OBLIGATION DU MASQUE EN ENTREPRISE

Petit rappel des règles à appliquer depuis le 1er septembre en entreprise :

 

  • Le masque doit être porté de manière systématique dans tous les lieux de travail clos ( open space, salle de réunion, espace de circulation, cantine, vestiaire etc.)

 

  • Quelques exceptions : si le salarié a un bureau individuel, si le travail en atelier est organisé avec des conditions de ventilations et d’aération performantes et si un nom de personnes limité est présent dans les locaux.

 

 

  • Pour les salariés à risques de formes graves de Covid-19 ou vivant avec des personnes à risques de formes graves, il faut privilégier le télétravail. Dans certains cas, le médecin traitant peut arrêter la personne. Le protocole fixe même les pathologies représentant un risque de forme grave.

 

  • L’employeur doit également mettre en place de nombreuses mesures de sécurité : jauge du nombre de personnes présentes, nettoyage régulier des locaux et du matériel utilisé, distanciation physique assurée, information des salariés, réorganisation du travail pour limiter la présence des équipes, etc..

 

  • Enfin, point non négligeable, la fourniture des masques est à la charge de l’employeur et ce en quantité suffisante pour qu’il soit changé toutes les 4 heures. S’il s’agit de masques réutilisables, il doit également prendre en charge le lavage et s’assurer de ses conditions de conservation afin de maintenir ses qualités de protection.

 

  • Attention, un employeur ne peut pas obliger un salarié à prendre sa température. Si le salarié refuse et que l’employeur ne le laisse pas accéder à son poste, il peut être tenu de lui verser le salaire correspondant à la journée de travail perdue.

Est ce que ces mesures ont bien été mises en oeuvre dans votre entreprise ?

 

Si vous avez besoin d’aide, le cabinet est à votre disposition pour vous accompagner. N’hésitez pas à nous contacter !

 

 

 

 

 

SUSPENSION LOYERS COMMERCIAUX

Une des premières annonces du Président de la République pour soutenir les entreprises pendant la crise sanitaire a été d’annoncer une suspension des loyers commerciaux.

 

Mais une fois le texte rédigé, il a fallu se rendre à l’évidence. Cette mesure n’allait concerner que très peu d’entreprises.

 

ENTREPRISES CONCERNEES :

 

Une première série de critères liée à leur activité avant la crise :

 

  • Un début d’activité avant le 1er février 2020 ;
  • Pas de déclaration de cessation de paiement (« dépôt de bilan ») au 1er mars 2020 ;
  • Entreprise avec 10 salariés au maximum ;
  • Un chiffre d’affaires inférieur à 1.000.000 d’euros ;
  • Un bénéfice au titre de l’exercice précédent de 60.000 euros maximum (auquel s’ajoute éventuellement les sommes versées au dirigeant),
  • Le dirigeant ne doit pas être titulaire d’un contrat de travail à temps complet ;
  • Entreprise ne doit pas être contrôlée par une holding ;

 

Une deuxième série de critères liée à la crise :

 

  • Avoir fait l’objet d’une interdiction d’accueil du public intervenue entre le 1er mars 2020 et le 31 mars 2020
  • ET avoir subi une perte de chiffre d’affaires d’au moins 50 % durant la période comprise entre le 1er mars 2020 et le 31 mars 2020.
  • ET avoir demandé à bénéficier du fonds de solidarité (aide de 1500 euros)

 

Il faut donc être très prudent dans vos démarches puisqu’il semblerait que TOUS ces critères se cumulent. En réalité, tous les juristes et avocats n’ont pas la même lecture du texte (évidemment, sinon ce serait trop simple et donc certains pensent que le 1 et le 2 ne doivent pas nécessairement se cumuler…Je vous recommande donc la plus grande prudence sur ce point).

 

DEMARCHE ET PIECES A FOURNIR :

 

  • Il faut noter que la suspension des loyers n’est pas automatique ;
  • Vous devez donc adresser un courrier à votre bailleur pour la solliciter ;
  • Il faut joindre à votre demande les pièces justificatives suivantes :
    • Une déclaration sur l’honneur attestant que vous remplissez tous les critères prévus ;
    • Un accusé réception du dépôt de votre demande auprès du fonds de solidarité.

 

CONSEQUENCES :

 

  • Il faut bien noter qu’il ne s’agit que d’une suspension (et non une annulation) des loyers qui ne sera valable que pendant la période de crise sanitaire.
  • Il faut donc prévoir un règlement des loyers non réglés au terme de cette période qui s’ajouteront à vos loyers suivants.
  • Mais, seul vrai point positif, vous n’aurez pas de pénalités de retard à régler, ni de procédures en résiliation du bail pour les loyers non réglés à compter du 12 mars 2020.

 

Si vous le souhaitez, je mets gratuitement à votre disposition un modèle de courrier à adresser à votre bailleur mais vous invite à vérifier scrupuleusement que vous remplissez bien les conditions (il suffit de m’adresser un mail ici).

 

De plus, si vous en éprouvez le besoin, je peux également valider avec vous votre situation par une consultation téléphonique (modalités pratiques expliquées ici).

 

En conclusion, cette aide est vraiment très limitée et d’autres solutions sont envisageables pour solliciter une annulation pure et simple des loyers (je prépare un article sur le sujet qui suscite également beaucoup de débats entre spécialistes de la matière).

 

15 ANS

 

J’avais commencé à écrire cet article il y a plus d’un mois. Je le préparais pour la date anniversaire de la création de mon cabinet (en février 2005) et l’actualité m’a stoppé net.

 

Depuis 6 semaines, nous vivons le confinement et plus rien ne ressemble à notre vie d’avant. Mon projet d’article consistait en résumé en un « Merci, tout est formidable ! ».

 

Comme tout le monde, le cabinet tourne au ralenti et ma productivité est plus qu’impactée par le quotidien à gérer. Peu de dossiers entrent et les mois à venir sont une incertitude totale.

 

Au début, je me suis dit que j’allais zapper cet anniversaire puisqu’il est difficile en ce moment de tout trouver formidable et puis, je me suis dit « tiens, finalement, la vie m’envoie quelque chose d’intéressant ».

 

Je me suis dit que penser à ces 15 dernières années pouvait peut-être m’aider à envisager le futur.

 

Quand j’ai créé mon cabinet, jamais je n’ai pensé que je serai toujours là 15 ans après. Pour moi, c’était impossible. Jamais je n’avais tenu plus de 2 ans dans un autre boulot.

J’avais tout essayé : d’abord l’entreprise, la petite entreprise familiale, la start-up (sauf qu’à l’époque on ne l’appelait pas comme ça), le grand groupe international, le petit cabinet d’avocats, la banque d’affaires.

 

Je peux vous assurer que j’ai tout essayé et jamais je ne me suis jamais sentie vraiment à ma place.

 

Et pendant ces années d’errement (cela a duré entre 5 et 6 ans), j’ai tout entendu : j’étais « instable, trop exigeante, incapable de tenir un effort dans la durée, trop impatiente, etc… ». J’ai tout entendu vraiment, et le pire c’est que j’y croyais, naïve que j’étais. Je me disais qu’il fallait que je me force, qu’il fallait tenir, que j’allais avoir un CV lamentable avec tous ces sauts de puce permanents, que je ne construirais jamais rien.

 

Et un jour, je me suis installée et tout a changé. Ma vie est devenue évidente, les questions ont disparues. J’étais à ma place.

 

Et pourtant, même si elles ont été évidentes, je ne dirais jamais que ces 15 années ont été faciles, ce serait mentir.

 

Au début, j’ai du gérer le stress des premiers clients à trouver (comment allaient-ils arriver ???), du cabinet à gérer (comment on fait ?? personne ne donne le mode d’emploi !!), de l’argent qui manquait (vais je pouvoir payer mes cotisations ?? mon loyer professionnel), du stress des dossiers (est ce que ce client va perdre son bail commercial si je ne suis pas assez efficace ??? est ce que je sais seulement de quoi je parle ?).

 

Au bout d’un certain temps, j’ai aussi dû gérer le trop de dossiers et là aussi, on n’est pas préparés ! Est ce que je dois embaucher ? Comment vais je faire pour le/la payer ? La former ?? (moi, former quelqu’un ???), etc…

 

Il y a eu des nuits blanches, des moments de doute.

 

Et d’énormes joies. Je me souviens d’un dossier qui était tout simplement impossible à gagner (mon client avait tort sur toute la ligne, je ne pouvais pas nier l’évidence !!), c’était un référé d’heure à heure et j’avais du annuler mes vacances au tout dernier moment. Avec ma collaboratrice, Sophie, on avait travaillé nuit et jour pendant 3 jours pour plaider ce dossier à Dax.

 

Et contre toute attente, on a gagné. Je ne sais pas si le client s’est rendu compte de l’énormité du truc (un jour, il faudra que je raconte cette histoire tellement improbable), mais Sophie et moi savions que nous avions accompli un réel exploit (pardon, je nous lance des fleurs mais vraiment, elles sont méritées). Au moment du délibéré, je l’ai appelé et je lui ai dit « Allez, on va boire un verre au Ritz, on a GAGNE ! ».

 

Je crois que cela restera pendant longtemps un de mes meilleurs souvenirs professionnels. J’étais tout simplement fière de moi et de mon travail.

 

Et me voilà aujourd’hui, ignorant complètement de quoi l’avenir sera fait. Quand je partage avec des confrères, l’inquiétude est très forte, beaucoup pensent que leur cabinet ne survivra pas à la crise qui s’annonce et j’ai mal pour eux, vraiment.

 

Mais je vais vous faire un aveu : je n’ai pas si peur que cela. Je sais que ce sera sans doute difficile, que je vais devoir sans doute m’adapter, il y aura d’autres nuits blanches, de nouvelles angoisses.

 

Mais ces 15 années exigeantes, épuisantes, généreuses m’ont appris que quoi qu’il se passe, je suis à ma place, tout simplement et j’ai bien l’intention d’y rester.

 

 

 

Pourquoi ai-je de la chance ?

Il est 05h30 et je suis réveillée pour travailler. Je n’ai pas d’autre choix en cette période de confinement, je le vis seule avec un enfant de 4 ans. Donc, les seuls moments en journée où je peux travailler sont : le matin avant 7h, pendant les 2 heures de sa sieste et le soir à partir de 21h. Le reste du temps lui est consacré, enfin, lui et les courses, bien sur, que je dois faire avec lui puisque nous sommes seuls, et la préparation des repas, et le ménage, et l’organisation de ses activités, etc…

 

Ah, et j’oubliais un petit détail, pendant ce confinement, j’ai été malade bien sur, je n’ai pas échappé au Covid 19. Mon fils l’a eu aussi mais nous sommes chanceux tous les deux, nous n’avons eu aucune complication.

 

Mais, j’avoue qu’un soir où je toussais un peu beaucoup, il a fallu que je pense à la suite : et si je dois être hospitalisée ? Qui prendra mon fils (en sachant qu’il était malade aussi bien sur) ? Impossible d’envisager ma mère qui l’aurait pris à la seconde bien sur puisqu’elle fait partie des personnes à risque. Et il n’y a pas que cela. Quand vous avez une maladie dont on vous dit qu’elle est potentiellement mortelle, les idées noires viennent vite, surtout la nuit : Et si je ne m’en sors pas ? Qui élèvera mon fils ? Et alors, il serait orphelin à 4 ans (non, si vous vous posez la question, il n’a pas de papa) ?

 

Enfin, bref, je vous épargne les questions que toutes les mères seules (je ne parle pas des mamans divorcées qui ont encore d’autres angoisses) ont forcément un jour.

 

Et depuis, j’entends une phrase magnifique : « oh mais c’est GENIAL, tu as de la CHANCE ! », puisque je suis potentiellement immunisée (alors j’entends tous les sons de cloche là dessus, donc, je ne m’emballe pas, mais oui, tant qu’à faire après avoir vécu cette angoisse là, j’aimerais autant y avoir gagné le totem d’immunité).

 

Et j’ai pensé à autre chose. Depuis le début du confinement, je n’entends parler que de cela : de CHANCE !

 

  • Oh, eux, ils ont de la chance, ils ont une maison avec un jardin,
  • Oh, eux, ils ont de la chance, ils sont salariés, ils ont droit au chômage technique,
  • Oh eux, ils ont de la chance, ils ont droit à un arrêt de travail, ils n’ont pas à télétravailler,
  • Oh, eux, ils ont de la chance, ils peuvent travailler et sortir de la maison.

 

Et je vous avoue que moi aussi, je ne suis pas mieux que les autres, j’ai pensé tout cela :

 

  • oh eux, ils ont de la chance, ils ont plusieurs enfants, ils peuvent jouer ensemble (oui, mais ils ont aussi à gérer toutes les engueulades permanentes des gosses, ce que moi, je ne connais pas),
  • oh eux, ils ont de la chance, ils sont en couple, si un des deux est malade, l’autre peut s’occuper de l’enfant (oui, mais ils ont aussi parfois des difficultés de couple qui rend le confinement infernal, ce que moi, je ne connais pas),
  • oh eux, ils ont de la chance, ils ont un salaire à la fin du mois (alors que moi, mon activité a plus ralentie, je ne sais pas ce que donneront les prochains mois, et je n’ai droit à aucune des aides annoncées. Oui, mais moi, je ne risque pas d’être licenciée après tout cela, parce que oui, bien sur, il y aura des licenciements),

 

J’ai même envié ma sœur qui a un mini balcon parce qu’elle peut prendre son café dessus et j’ai pensé « oh la chance !! ».

 

Et je sais aussi que d’autres ont pensé en me voyant :

 

  • oh elle, elle a de la chance, elle vit à côté d’un bois, elle peut se promener sans danger alors que nous, on est bloqués dans Paris (ce qui est vrai),
  • oh elle, elle a de la chance, elle a un appartement confortable uniquement pour elle et son fils alors que nous, on est entassés à 5 dans 50m2 (ce qui est vrai)

 

Et je ne supporte plus cette litanie, ce « ils ont de la chance », sous entendu « pour moi, c’est plus dur !! ».

 

Hier, j’ai participé à une visioconférence avec les institutions de ma profession et l’un des participants faisait son confinement dans sa maison de campagne. Il était dehors, il y avait un beau ciel bleu, c’est vrai que cela faisait rêver. Une des premières choses qu’il a dites était « on est partis avec ma famille avant l’annonce du confinement ». Personne n’avait rien dit mais je me suis dit « oh, il se sent obligé de désamorcer les éventuelles critiques sur sa situation ».

 

Et je n’en peux plus de cela. Mais vraiment plus. Ce confinement est dur POUR TOUT LE MONDE. Alors, bien sur, qu’objectivement, c’est plus facile si vous avez un jardin, bien sur, c’est plus facile si vous avez un salaire qui tombe, bien sur, c’est plus facile si vous êtes deux pour vous occuper des enfants (et encore, dans certains cas, on le sait, c’est encore les femmes qui font la majeure partie du boulot), mais cela reste dur pour tout le monde.

 

Je discutais avec une amie qui fait son confinement seule et elle me disait « oh mais tu sais, je ne suis pas à plaindre ! Je n’ai pas à m’occuper de quelqu’un, je bosse tranquillement, ça va ! » Et mon cœur s’est serré, je dois l’avouer. J’ai pensé que pendant ce confinement, elle n’aurait personne à serrer dans ses bras, personne qui lui ferait un sourire autrement qu’au téléphone, personne à embrasser ; alors que oui, moi, pendant ce confinement, j’ai tout cela et j’ai une chance infinie.

 

Et est ce qu’on parle ici des gens pour qui c’est vraiment dur ou pas ? Je n’ai pas envie de faire du grandiloquent mais mes petits problèmes d’avocate parisienne (même malade) sont indécents quand je lis les histoires de ceux qui vivent dans des logements insalubres, ou entassés à 5 dans 11m2, ou oui, qui doivent travailler comme les caissières, les agents d’entretien, et autres professions qui n’ont pas droit aux applaudissements le soir et bien sur, les soignants (mais pour eux, il faudrait encore un article dédié).

 

Alors, pourquoi cet article, me direz vous ? Juste pour vous demander la prochaine fois que vous penserez « oh, il/elle a de la chance ! » à pourquoi vous aussi, vous avez de la chance et vous verrez, cela rend tout cela un tout petit plus supportable.

 

Parce que, oui, en ce qui me concerne, je sais que j’ai beaucoup de chance.

 

(je sais que cet article n’a aucune dimension professionnelle mais j’avais vraiment envie de partager mon humeur du moment. Pardon d’avance à ceux qui trouve cela déplacé).

(Par ailleurs, je ne parle pas ici du vrai drame de ce confinement parce que j’avoue que je ne trouve pas les mots. Perdre un proche ainsi et ne même pas pouvoir l’accompagner ou lui dire adieu est tout simplement insoutenable).

Quelques conseils liés au Coronavirus

 

Depuis ces derniers jours, je reçois beaucoup d’appels de clients qui sont submergés de difficultés économiques liées au Coronavirus. Je viens de leur envoyer un mail pour leur donner quelques conseils sur des précautions à prendre et j’ai pensé que cela pourrait être utile à d’autres.

 

Voici donc quelques recommandations très pratiques à mettre en oeuvre si vous êtes chef d’entreprise :

– Dans certaines de vos activités (hôtellerie, évènementiel, tourisme, co-working, etc..;), il est probable que vous subissiez depuis plusieurs jours des demandes de report ou d’annulation. Je vous conseille de relire rapidement les contrats que vous avez fait signer ou encore vos Conditions Générales afin de vérifier les conditions de remboursement ou d’annulation (avec ou sans dédommagement).

– Si vous faites face à une baisse d’activité liée au Coronavirus et que vous avez des salariés, il est peut-être utile d’envisager un dossier de chômage technique. Cela vous permettra (si votre dossier est accepté par la Préfecture) de ne pas faire travailler vos salariés et donc de réduire la pression financière. Attention, ceux-ci doivent être indemnisés à hauteur de 70% du salaire brut mensuel, soit environ 84% du salaire net (sauf cas particuliers liés à votre convention collective) mais vous pouvez obtenir une aide pour le financement.

Comment faire ?

– Vous devez d’abord organiser une consultation préalable des représentants du personnel (attention, ce point est essentiel pour obtenir l’indemnisation financière);
– Vous devez ensuite déposer un dossier auprès de la DIRECCTE pour avoir une autorisation préalable et ensuite pour obtenir une indemnisation financière (voici le lien utile ici ) ;
– Si vous obtenez un accord, votre entreprise pourra obtenir une aide s’élevant à 7,74 euros par heure chômée (exonérée de charges sociales mais soumise à la CSG). Par ailleurs, le maximum de l’aide s’élève à 1.000 heures indemnisables par salarié et par an.

– Enfin, vous pouvez demander un report de charges sociales par mail. Attention, cette demande doit être faite très rapidement puisque la date limite est le 15 MARS 2020.

– Voici un lien pour l’URSSAF ici. Sur ce point, je vous invite à vous rapprocher de votre expert-comptable au plus tôt pour contacter les différents organismes sociaux.

– Etant moi-même Chef d’entreprise, je sais bien que cette période est difficile et plus particulièrement dans un contexte économique déjà morose. Pour discuter avec beaucoup d’entre vous, je vous confirme que les difficultés sont ressenties par tous même si cela ne remonte pas forcément le moral.

– En ce qui me concerne, je reste bien sur engagée à vos côtés et reste à votre disposition en cas de besoin.

BOUM JE T’ATTRAPE

 

Alors revoilà un article dans ma série préférée : les répliques de films.

 

J’ai raconté ici l’importance des films pour moi et comment une bonne partie de ma communication se fait en répliques de films. Oui, oui même ma communication professionnelle. Je sais cela surprend toujours au début.

 

Le premier article citait “construis le et ils viendront” et se voulait un mantra pour ceux (avocats ou non) qui pensent à créer leur activité.

 

Mais le deuxième, alors là comment vous dire.. Cette réplique vient d’un de mes films préférés de tous les temps, un de ceux qu’on a vu 100 fois avec mon frère et ma sœur. (oui, on a eu une enfance classique d’enfants de commerçants qui bossaient TOUT LE TEMPS et notamment les week-ends. On passait tout notre temps devant des films. On adorait et on a tissé un lien unique qui nous permet d’avoir une conversation basée uniquement sur des répliques de films).

 

Et donc les Goonies, film mythique si vous avez grandi dans les années 80 sur l’histoire de bandes de copains qui vivent dans une petite ville perdue des États Unis. Leurs parents vont bientôt perdre leur maison à cause d’un promoteur immobilier et ils partent à la recherche d’un trésor pour les aider. Dans cette course, ils vont croiser des mafieux un peu loseurs (les Fratelli !!) et vont vivre une aventure incroyable. Les personnages sont assez géniaux (il faut voir la scène de « Choco » qui raconte « toute son histoire », je ne dis rien, regardez ici !!).

 

Dans cette bande d’amis, l’un d’eux est surnommé Data (je sais, c’était prémonitoire pour quelqu’un comme moi qui travaille beaucoup dans le domaine des données personnelles) et était passionné de technologies.

 

Il développait plein de gadgets et surtout ceux qu’il appelait des « BOUM, JE T’ATTRAPE ». C’était des pièges évidemment qu’on ne pouvait pas identifier de prime abord ;  même s’il faut avouer que ceux de Data ne fonctionnaient pas toujours très bien.

 

Et plus tard, j’ai gardé ce terme dans mon quotidien d’avocat. Ainsi, j’ai souvent vu le regard inquiet d’une de mes collaboratrices quand je lui demandais après avoir analyse un contrat si elle y avait vu un « BOUM JE T’ATTRAPE ».

 

Et oui, les contrats sont parfois rédigés de manière un peu perfide et on ne voit pas toujours les conséquences de ce qu’on signe. Et depuis mon adolescence, j’appelle ceux là les « BOUM JE T’ATTRAPE » de Data, des pièges un peu loupés qu’on va rapidement désamorcer en modifiant la rédaction.

 

Avec le temps, je me suis même autorisée à utiliser ce terme avec des clients (en prenant soin de leur expliquer la source bien sur, encore une fois, je ne veux pas faire fuir mes clients !!). Et je me rends compte que cela fonctionne bien parce que cette semaine, un client m’a demandé de relire un contrat et je le cite « pouvez vous me dire si vous y voyez un de vos BOUM JE T’ATTRAPE ? ». Pas mal, non ?

 

Est ce que vous connaissiez ce film ? Lequel de la bande était votre personnage préféré (moi, évidemment, c’était Bagou !)

Construis le et ils viendront

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Le cinéma a toujours occupé une part importante de ma vie. Sans doute parce que j’ai eu des parents commerçants qui travaillaient 6 jours sur 7 et notamment le week-end. Donc, enfant, je n’ai pas connu les sorties au bois (je me rattrape maintenant pour ceux qui me suivent sur Instagram), les balades en vélo (d’ailleurs, je ne sais toujours pas en faire), la piscine (je vous rassure, je sais nager !).

Avec mon frère et ma sœur, nous passions nos week-ends seuls à la maison (c’était les années 70/80, les parents étaient très cool à l’époque) et donc devant la télé (encore une fois, les années 70/80 ! si aujourd’hui, un parent admettait faire ça, il se fait dénoncer immédiatement pour mauvais traitement).

Mais, nous, à l’époque, ça nous allait très bien et d’autant plus que nos parents avaient pensé à nous et nous ramenaient chaque semaine des films VHS loués ou achetés au vidéo-club (dommage les jeunes, vous ne connaitrez jamais la sensation du devoir accompli quand on avait bien rembobiné la bande).

Et mes parents n’étant pas spécialement cinéphiles, ils nous louaient absolument tout ce qui leur passait sous la main, sans critère de sélection (par exemple, adapté ou non à des enfants de moins de 10 ans). Ça nous valait parfois de mauvaises surprises (« Le samouraï » par exemple à 10 ans, vous pigez pas forcément tout et c’est leeeeeeeent) mais surtout beaucoup, beaucoup de bonnes surprises (« Les Goonies », « Retour vers le Futur », « Grease » !!!!).

Et à force de voir et revoir sans arrêt les mêmes films, on connaissait forcément les répliques par cœur et on les utilisait souvent dans nos conversations d’enfant.

Et cela m’est resté. Tous ceux qui ont travaillé pour moi (stagiaires ou collaborateurs) pourront vous dire que le premier jour, je leur dis qu’il va falloir une mise à niveau cinématographique s’ils veulent comprendre mes conversations. D’ailleurs, certaines personnes l’ont fait très sérieusement et ont regardé certains films de ma « liste » (Caroline, c’est à vous que je pense !).

Alors, cette « liste » comporte les films qui ont eu soit un impact sur ma vision du métier d’avocat, soit dont les répliques sont celles que j’utilise le plus souvent au quotidien dans ma vie professionnelle.

Et je me suis dit que cela amuserait peut-être certains de les connaître.

Et une de mes répliques favorites, c’est « Construis le et ils viendront ».

Elle vient du film « Jusqu’au bout du rêve » (Field of dreams). Je ne sais pas si vous l’avez vu mais personnellement, il m’avait beaucoup marqué. C’est l’histoire d’un homme qui a un champ aux Etats-Unis et qui un jour entend une voix qui lui dit « Construis le et ils viendront ».

Il ne sait pas d’où vient cette voix, il ne sait pas de quoi il s’agit mais à force de l’entendre, il se met à construire un terrain de base-ball et un jour, des joueurs arrivent.

Je ne raconte pas la suite pour ne pas spoiler ceux qui aimeraient le voir mais c’est un joli film, mystérieux, touchant (avec un Kevin Costner jeune, en bonus). Cela parle beaucoup de l’espérance et de la persévérance.

Et c’est pour cela que j’utilise souvent cette réplique, notamment dans une situation professionnelle qui m’arrive de temps en temps.

Je suis à mon compte depuis maintenant 15 ans et il m’arrive régulièrement d’être contactée soit par une relation professionnelle, soit par quelqu’un à qui on a donné mes coordonnées pour évoquer l’installation en tant qu’avocat.

Et donc, j’ai souvent des déjeuners, des cafés avec des avocats (jeunes ou moins jeunes) qui pensent à s’installer mais se posent des questions.

Une des premières questions est bien sur « vais-je avoir des clients ? » ou « comment avoir des clients ? » ou encore « et si je n’ai aucun client ???? ».

Et je réponds invariablement la même chose « Construis le et ils viendront ».

Je vous avoue qu’à ce moment là de la conversation, la personne me regarde un peu interloquée. Mais je m’explique et je raconte le film.

Et je leur dis ce que je crois fermement, à savoir que « quand on s’installe, les clients arrivent ».

Attention, je ne dis pas non plus que c’est de la magie ! Je ne dis pas qu’il ne faut pas réfléchir et qu’on a juste à attendre derrière son téléphone et qu’il se mettra à sonner subitement.

Non, non, non.

J’explique simplement que quand on s’installe, il y a d’abord un effet simple : On le dit autour de nous, à notre famille, à nos amis, à nos relations professionnelles et du coup, spontanément, ces gens vont commencer à parler de nous aussi en disant « ah mais tu sais, j’ai justement une amie avocate qui fait du droit routier ! » au collègue qui se plaindra d’avoir perdu un point.

Et j’explique aussi quand s’installant, on aura forcément du temps (ben oui, on a pas encore de clients, donc on a du temps) et que si on a du temps, il faut le passer à faire des choses utiles et intéressantes : assister à des conférences, rédiger un article, créer son site internet, etc.. et que toutes ces petites choses vous amèneront NECESSAIREMENT des clients.

Attention, je ne dis pas qu’on en aura suffisamment mais que oui, bien sur, en s’installant, on aura des clients et qu’ensuite, il faudra faire tout le travail qu’implique être à son compte (étudier son seuil de rentabilité, fixer ses prix, être très efficace dans le traitement de ses clients pour s’assurer un bouche à oreille de qualité, etc…).

Et je pense que cette règle vaut pour toutes les personnes qui créent leur activité.

Alors, voilà, si vous vous demandez si vous aurez des clients en vous installant, je vous dis « Construis le et ils viendront ».

Si cette réplique de film vous a plu, la prochaine fois, je parlerai de Philadelphia et d’une réplique que je dis trèèèèès souvent à mes clients.

Et vous, vous avez une réplique de film préférée ?

J’ai accepté de perdre

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Il y a 2 semaines, j’ai promis de publier une série d’articles sur toutes les décisions professionnelles que j’ai prises en 2018. Mais avant de les annoncer, je dois commencer par expliquer le pourquoi de ces décisions et pour cela, il faut revenir un petit peu en arrière.

J’ai commencé à communiquer sur les réseaux sociaux en 2016. Je voulais après des années d’atermoiements utiliser internet pour développer un peu plus mon cabinet, ma clientèle et j’avais plein d’idées pour le faire.

Ma motivation venait de ma lecture assidue des articles sur le développement des cabinets d’avocats, notamment américains. Tous ces articles vous expliquent (si je résume) que nous, avocats, avons tout faux, notamment sur la question des honoraires.

Pour tenter de comprendre, la grande majorité des avocats facturent au « temps passé » ; c’est à dire un taux horaire qu’on multiplie par le nombre d’heures passé sur un dossier.

C’est un mode de facturation assez classique pour d’autres professions, comme les consultants par exemple (plutôt à la journée qu’à l’heure d’ailleurs). Et selon tous ces auteurs, c’est une des raisons principales qui font que nous allons perdre tous nos clients. Nous, avocats, serions trop chers !

Et quand vous lisez cela à longueur de journée, à un moment donné, vous finissez par y croire (on reviendra une autre fois sur ce que c’est « trop cher »). Et donc, comme tout le monde, j’étais convaincue que je perdrais mes clients un jour à cause de cela.

Il y avait aussi une autre raison plus personnelle, c’est qu’en 2016, je suis devenue maman et je me disais que je ne pourrais plus comme avant développer ma clientèle en allant à des évènements de networking, conférences, cocktails et autres…

Le pire, c’est que je n’ai jamais eu de réelle difficulté à avoir des clients. Je suis installée depuis 15 ans et à part la première année qui a été un peu juste, mon volume de dossiers a toujours été très satisfaisant. Mais à force d’entendre dire « Winter is coming », je me suis dit qu’il n’y avait pas de raison que je sois épargnée et que bien sur, je devais tout mettre en œuvre pour améliorer ma pratique professionnelle et éviter de perdre mes clients.

Et donc, j’ai décidé de mettre en pratique un nouveau mode de facturation : le tarif forfaitaire pur à des prix volontairement compétitifs ! Et j’allais même plus loin dans ma démarche : je mettrais tous mes tarifs sur internet !

En faisant ainsi, je jouais en plus le jeu de la transparence et répondais à une autre critique (très légitime celle-ci) : le manque de visibilité sur les honoraires d’avocats.

Pour pouvoir pratiquer ces prix bas, il fallait bien sur que je simplifie au maximum les process (pour gagner du temps bien sur et donc maintenir la rentabilité, ce sujet a toujours été très important pour moi !) et pouvoir jouer la carte du volume. Et le succès a été au delà de mes espérances.

Sur le premier exercice complet, j’ai eu +168% de dossiers en plus !! Enorme !! Magnifique !! Bravo, Sandra !

Je pourrais m’arrêter là et laisser mon ego prendre le dessus mais on me reproche souvent mon honnêteté un peu brutale, donc il faut bien lui laisser la place : en 2017, j’ai donc eu beaucoup de dossiers, beaucoup de travail, des embauches, de nouveaux locaux, j’avais décidé d’investir la jolie somme (pour moi !) de 40.000 euros mais j’ai eu aussi une rentabilité trois fois moindre à l’année précédente.

Si vous n’êtes pas chef d’entreprise, cela peut vous sembler formidable mais en réalité, il y a un gros problème dans ces deux ratios : je travaillais beaucoup plus mais sans encaisser forcément « beaucoup » plus.

Oui, vous me voyez arriver, je me suis confrontée frontalement au problème des forfaits « pas chers ». En fait, j’ai compris que quand on veut faire du « pas cher », il faut aussi accepter de négliger un peu la qualité et le sens du détail.

Sauf que ça, je ne sais pas faire (il ne s’agit pas ici de me lancer des fleurs, je parle réellement de méthode de travail) et dans ma méthode, je parle beaucoup avec mes clients, je les vois, et aussi, j’aime rédiger des contrats vraiment « sur-mesure ».

J’ai aussi toujours passé beaucoup de temps à parler avec mon équipe (d’ailleurs, pour certains, parfois, c’était épuisant.. ;-)), je discutais de droit avec eux, essayais de les former, de les faire progresser et pour cela, il n’y a pas d’autre solution que de passer du temps sur les dossiers.

J’ai toujours refusé de mettre la pression à mes collaborateurs sur le temps qu’ils passaient sur un dossier. Je leur disais « vous y passez le temps que vous voulez, le temps qui vous semble nécessaire, mais je veux que ce soit bien » (oui, je suis plutôt sympa mais très exigeante, pas toujours simple de bosser avec moi, certaines pourraient témoigner en commentaires.. Oui, Sophie, c’est à toi que je pense !).

Le problème, c’est que quand un collaborateur passe 40 heures de travail sur un dossier que vous facturez 1.500 euros, il y a un souci majeur. (attention, je ne blâme pas le collaborateur, il faut souvent ce temps là pour un collaborateur débutant pour lire tout le droit applicable sur un sujet, bien le comprendre, rédiger, relire, corriger, refaire des recherches, etc…Autant de temps que bien sur, on ne PEUT PAS facturer à un client. L’idée est que le collaborateur progresse avec le temps et ensuite aille plus vite pour parvenir à un rythme de croisière. Mais beaucoup d’avocats vous diront qu’ils ne facturent jamais la totalité du temps passé sur un dossier, ce que le client ne voit jamais d’ailleurs, mais c’est un autre sujet, je ferais un jour un article sur les clients qui vous disent « mais vous pouvez pas juste m’envoyer un petit modèle ?? »).

Donc, en résumé, au printemps 2018, j’ai réalisé que mon nouveau business model m’obligeait si je voulais m’entêter à :

  • mettre la pression à mes collaborateurs pour qu’ils bâclent le travail ;
  • rendre un travail moyen à un client parce que je n’avais pas le temps de le fignoler si je voulais maintenir ma rentabilité;
  • Prendre des risques sur ma responsabilité professionnelle en fournissant un travail de qualité moyenne.

Trois choses que je n’ai pas pu me résoudre à faire. Et ne vous méprenez pas, je n’ai pas raisonné ainsi par grandeur d’âme ! non, non, non, j’ai raisonné en chef d’entreprise purement et simplement.

Si je vends 1.500 euros un contrat moyen à un client, je suis un mauvais avocat. Si je suis un mauvais avocat, je perds mon client. Point.

Si je mets la pression à mes collaborateurs (au delà d’être un être humain très moyen, mais encore une fois, c’est un autre sujet), ils sont démotivés, ils ne font plus du bon travail, l’ambiance devient pourrie, ils s’en vont, je dois embaucher de nouveau un débutant que je devrais former à nouveau. Autant dire d’un point de vue économique seulement, une idée débile !

Et voilà, pourquoi en 2018, je me suis rendue compte que mon idée n’était pas bonne, que j’avais fait un mauvais choix, et que j’avais dépensé 40.000 euros pour rien.

Alors, pas vraiment pour rien, en réalité. Non, parce qu’en 2018, j’ai accepté de perdre.

J’ai accepté de me dire « bon, j’ai fait un pari, je me suis trompée, je ne vais pas m’entêter juste par fierté mal placée ». Je savais ce qui était important pour moi sur le long terme : la confiance renouvelée de mes clients (là aussi, pas uniquement, parce que cela me fait plaisir ou que cela me flatte, mais aussi pour des raisons économiques !).

Et en 2018, j’ai donc renoncé à mon système de forfaits, j’ai supprimé une par une les pages de mon site (avec un pincement au cœur, j’avoue, j’aimais beaucoup cette idée). Et j’ai décidé de revoir mon business model et ma façon de travailler. Mais ça, ce sera pour une prochaine fois.

 

 

Mon Conseil N°1

 Pour choisir mon premier thème de conseil pratique, le choix a été très simple. J’ai simplement réfléchi au conseil que j’ai donné le plus souvent en 20 ans de pratique professionnelle et ce à des clients qui ont pourtant un avocat à disposition (MOI en l’occurrence !) et qui ont également des contrats rédigés sur mesure.

 Malgré cela, je peux vous assurer que j’ai du répéter et répéter encore ce conseil parce qu’il n’est tout simplement jamais utilisé et pourtant, il est très simple, il tient en 3 mots : ECRIVEZ DES MAILS !! 

 J’explique le pourquoi plus en détails :

 Si vous exercez votre activité en tant que freelance / consultant / micro-entrepreneur/ blogueuse – influenceuse, etc…, cela veut dire aussi que vous développez des relations d’affaires avec plusieurs types de personnes : des clients bien sur, des marques (avec qui vous pouvez développer des partenariats, rédiger des articles, prendre des photos, etc..), des agences qui pourront servir d’intermédiaires pour vos négociations ou qui feront appel à vous pour le compte de clients, ou encore des fournisseurs etc…

 Et il faut donc penser à vous protéger contre toute difficulté. Si vous vous demandez lesquelles ? Quelques exemples : le cas le plus classique est bien sur que vous n’êtes pas payée et que vous ne voyez rien arriver, ou encore vous avez soumis un article et vous voyez qu’il a été remanié, ou on vous demande de refaire un boulot que vous avez pourtant parfaitement (ou presque) réalisé, ou encore vous avez donné votre accord pour rédiger un article ou une série d’articles et on vous les demande pour demain matin ! Evidemment, la liste de petites contrariétés est infinie…

 Alors, je n’oublie pas que je suis avocat et dans une telle situation, un avocat vous fera toujours la même réponse : il vous faut un contrat ! ou il vous faut des CGV ! En résumé, il vous faut un avocat ! Alors, c’est sur que c’est le mieux mais comme toujours, cela a un coût (enfin, pour faire un peu de teasing, en septembre, cela devrait changer un peu.. ;-)). Et quoi qu’il en soit, rien ne remplacera le conseil d’un professionnel qui saura vous poser des questions précises sur votre façon de travailler, sur ce que vous souhaitez faire mais vous n’avez pas forcément l’envie ou les moyens de faire appel à un avocat.

 Et dans ce cas, il faut apprendre une des premières règles quand on crée son activité : vous devenez un professionnel. Et je parle bien de droit. Un professionnel en droit est différent d’un particulier. Le particulier a des règles bien précises qui lui sont appliquées et ce même s’il signe des contrats sans y réfléchir.

  En tant que professionnel, ce sera différent, vous ne bénéficiez plus de cette protection d’où l’intérêt de mettre en place soit de bons outils de protection (contrat type, CGV) ou de bons réflexes.

 En effet, en tant que professionnel, si on a un litige avec un autre professionnel, votre cas sera traité par un Tribunal de Commerce (sauf exceptions en matière de marques par exemple) et le point plus important est que dans ce cas la preuve est libre.

 Qu’est ce que cela veut dire ? Tout simplement, si vous avez conclu un accord avec un client et que vous avez pris la précaution d’écrire un simple mail, cela vous servira de preuve et surtout cela vaudra (presque) un contrat.

 Donc, quelque soit la difficulté que vous rencontrez, je vous conseille de prendre le temps d’écrire un mail simple (et ce même si vous avez discuté au téléphone des modalités ou du problème rencontré) 

 Par exemple :  «  je vous confirme mon accord pour vous remettre un article de XXX mots pour le XXX. Cet article traitera de XXX et sera mon avis personnel sur le sujet. Ce texte ne devra pas subir de modifications autre qu’une mise en page et une correction grammaticale.

 Pour que je puisse rédiger l’article, il faudra me fournir une photo de tel format, etc… ». (évidemment, vous pensez à tous les petits détails importants et vous prenez le temps de les écrire dans le mail !).

 Autre exemple si on conteste la qualité de votre travail : « vous m’avez fait part la semaine dernière de prétendues difficultés liées à ma prestation. Or, je tiens à vous rappeler que j’ai strictement suivi les demandes que vous m’aviez formulées par mail le XX/XX/XX. De même, j’ai pris le temps de valider avec vous que tout était ok et vous me l’avez confirmé par téléphone le XX/XX/XX. Etc…

 Ces textes ne sont bien sur que des exemples, à vous de les adapter et de surtout vous poser les questions importantes sur l’accord que vous mettez en place.

  Attention, pour que ce mail vous protège vraiment en cas de contentieux, il vous faut absolument une réponse pour que cela constitue une preuve ! Donc, n’hésitez pas à la fin de votre mail (exactement comme à la fin de vos billets sur les réseaux sociaux) de poser la question : « c’est bien ok pour vous ? ». Si la personne ne vous répond pas ou pire, si elle vous répond par téléphone en disant « mais oui, oui, bien sur, tout est ok ! », vous relancez en disant «merci de ta confirmation téléphonique de ce jour, tu peux me le confirmer par mail, stp ? ».

  Il n’y a pas besoin de formule juridique particulière, ni de termes précis. Il faut simplement que cela soit clair. 

 Je peux vous assurer que j’ai pu gagner de nombreux dossiers uniquement avec des mails, donc faites moi confiance et prenez l’habitude d’en écrire dans le cadre de votre activité.

Ah oui, j’y pense ! Si jamais, vous vous dites, mais ce conseil me dit quelque chose, je suis sure de l’avoir déjà lu quelque part, c’était sans doute ici..;-)                                                             

J’ai décidé de ne plus avoir peur

J’ai rarement du mal à écrire des articles, on croit souvent que j’y passe du temps mais en réalité, vraiment non, pas du tout. Je profite d’avoir quelques minutes où je n’ai pas le courage de faire quelque chose de compliqué et je me lance.

En principe, en janvier, j’écris toujours un article Bilan de l’année passée/objectifs de l’année à venir mais en 2019, je ne l’ai pas fait. Attention, j’ai commencé à écrire l’article une bonne dizaine de fois mais j’ai renoncé à chaque fois, trop long, trop compliqué, je n’y arrivais pas, j’étais complètement bloquée. Alors, vous n’avez pas vu cet article, ni d’ailleurs aucun d’autre depuis.

Et le 1ermai alors que j’essayais pour la 11èmefois sans succès de pondre ce fichu article, j’ai compris pourquoi : si je faisais un bilan sincère, cela m’obligeait à communiquer aux yeux du monde (enfin, pour les 3 personnes qui lisent mes articles régulièrement, dont ma mère qui est déjà au courant de tout…) sur des décisions importantes.

Attention, je suis ravie de ces décisions, j’en suis même fière, fière d’avoir su à 45 ans assumer mes choix professionnels et personnels. Mais il faut avouer que ces décisions ne correspondent pas vraiment à l’imaginaire collectif d’un avocat qui réussit !

Je ne suis pas sure d’avoir jamais collé à cet imaginaire (peut-être un peu quand j’avais mes bureaux Place Vendôme) mais là je m’en détache complètement et ce n’est plus si simple à assumer quand on doit l’annoncer sur la place publique (surtout quand sur la place, il y a aussi quelques clients qui vous lisent peut-être).

Et puis, j’ai discuté avec May (oui, une fois de plus et comme d’habitude, elle a le talent de débloquer ces doutes avec une petite phrase qui font tomber les réticences). Je me lamentais (comme d’habitude) sur mes difficultés à publier mes articles (peur des réactions, peur de décevoir, peur d’être ridicule, vous choisissez ou pire, en réalité, un mélange de toutes celles-là) et elle m’a dit « oui, c’est vrai, c’est difficile d’avoir ce courage mais la seule chose qui compte en réalité, c’est la sincérité de votre propos ».

Et voilà, je voulais être sincère mais je manquais de courage. Et je repensais à certaines femmes qui m’inspirent et qui communiquent sur les réseaux sociaux. J’ai repensé à un échange il y a trois semaines avec Géraldine Dormoy (un de ses articles m’avait vraiment touché, alors je lui avais envoyé un mail pour la première fois en 10 ans de lecture assidue en lui racontant que je l’avais croisé une fois mais que je n’avais pas osé l’aborder parce que je me doutais que mon propos aurait été totalement insipide (« je suis votre plus grande fan !! ») et notre conversation sans grand intérêt et elle m’a répondu quasiment immédiatement  : « mais tu fais les questions et les réponses, les conversations n’ont pas de script »).

Elle avait raison bien sur. Je lui prêtais des intentions, des propos alors même que je ne savais rien d’elle ! J’étais tellement sure que la conversation serait un peu nulle que je me privais de discuter avec une personne que j’admirais !! Et pourquoi ? Encore une fois, la peur bien sur. La peur de la médiocrité, la peur d’un retour négatif. Tout comme la peur autour de mes articles, de la réaction des personnes qui me lisent, du jugement de mes pairs.

Alors, j’ai rajouté une autre décision à ma liste. Je commence par vous parler de celle-là alors que c’est la plus récente mais c’est aussi celle qui a le plus de sens.

Voila, j’ai décidé de ne plus avoir peur. Ou plutôt, j’ai décidé que je pouvais avoir peur et quand même avancer. (mais avouez que ça faisait un moins bon titre ?). Je ne sais pas combien de temps cela durera mais je vais essayer. Et nous verrons bien les réactions. Et donc, je vais écrire ce que j’ai décidé de faire de ma vie professionnelle, des nombreux choix que j’ai faits en 2018.

Et j’ai ressorti mon article « Bilan 2018 ou l’annonce de toutes ces nouvelles décisions » mais ce qui se voulait UN article s’est révélé interminable. J’ai donc plutôt choisi de faire une série de petites articles (en plus, c’est sans doute meilleur pour mon référencement, eh oui, je ne perds pas le nord !) et surtout, ce sera plus digeste pour ceux qui auront envie de les lire. 

Et pour faire un peu de teasing (et aussi un peu, j’avoue pour me forcer à publier ces articles chaque semaine à partir de maintenant), voilà la programme (cela permet aussi à ceux qui ne veulent pas lire tous les articles d’avoir un résumé très efficace de ces décisions) :

J’ai accepté de perdre.

J’ai décidé de ne plus faire de contentieux.

J’ai décidé de ne plus avoir de bureau.

J’ai décidé de ne plus avoir de collaborateurs ou de stagiaires.

J’ai décidé de facturer de nouveau au temps passé. Et j’ai donc accepté d’être chère.

J’ai décidé de choisir mes dossiers.

J’ai décidé de moins travailler.

J’ai décidé de communiquer sur mes choix.

J’ai décidé que je pourrais encore changer d’avis, de modèle économique.

J’ai décidé de créer une e-shop juridique.

Un livre

Voilà un article que j’évite soigneusement d’écrire depuis des mois. Parce que Oui, bon, voilà, j’ai écrit un livre. Rien que d’écrire cette phrase est étrange.

En général, quand je le dis (je le dis rarement), je me dépêche d’ajouter « oui, enfin, bon, c’est un livre de droit, hein ! enfin, même pas, c’est de la vulgarisation, hein !! ça ne compte pas vraiment !! ». J’ajoute un petit rire penaud à cette phrase idiote et bien sur, en général, je hausse les épaules.

L’idée vous l’aurez compris, est d’amoindrir la portée de l’événement. Parce que oui, bon, voilà, c’est un événement. Pour moi, en tout cas.

Je ne sais pas si vous aussi, vous faites cela mais j’ai une petite liste des choses que je rêve d’accomplir dans ma vie. Par exemple, je rêvais depuis petite fille de devenir avocat, c’est chose faite. Je rêvais de m’acheter un appartement, c’est chose faite (enfin, comme tout le monde, il est encore à la banque mais c’est en bonne voie…), et aussi, je rêvais d’écrire un livre.

Ne me demandez pas pourquoi, je ne sais pas. Je crois que tous ceux qui aiment la littérature ont quelque part enfoui en eux ce rêve et moi, comme eux, je l’avais.

Alors, attention, dans mon rêve, mon livre c’était un roman, bien sur. Pour les amoureux de la littérature, un livre ne peut être qu’un roman ! Les essais, les biographies, les ouvrages juridiques, tout ça, c’est un truc de petit joueur (pitié, que quelqu’un me dise qu’on lit l’ironie dans ce que j’écris !).

Alors, un livre de DROIT, pire, un livre de vulgarisation juridique, un guide pour les blogueurs !! Est ce que cela compte vraiment ?? Est ce qu’on a même le droit d’appeler cela un livre ???

Je croyais vraiment que mon interrogation était sincère, jusqu’au jour, où j’ai compris.

J’ai compris pourquoi je n’en parlais à personne, j’ai compris pourquoi je persistais à dire à Aude (la responsable qui a porté ce projet au sein de la maison d’édition Eyrolles) et à May (avec qui j’ai écrit ce livre) que je n’y croyais pas vraiment, que quelque chose allait se passer, que quelqu’un allait bien finir par se rendre compte de la bêtise du truc, enfin, MOI, j’écris un livre ???

Et puis, un jour, j’ai compris pourquoi ma réticence, pourquoi mes doutes, et ce n’était pas parce que c’était un livre de droit, pas non plus parce que c’était un ouvrage de vulgarisation, non, tout ça, c’était justement le contraire.

Parce que, je pourrais dire après cela, Oui, Moi, Sandra Azria, j’ai écrit un livre. Il y a mon nom et celui de May sur la couverture. Toutes les deux ensemble, main dans la main, nous avons créé ce petit objet qui sera peut-être lu par deux personnes (enfin, si quelques âmes charitables veulent bien se dévouer pour le lire, je vous avoue que cela me ferait bien plaisir).

Et ce petit objet là va durer. Il restera pour moi un moment important, peut-être même essentiel. Le moment où j’ai osé écrire un livre, où j’ai osé mettre mon nom à côté de celui de May et prendre le risque qu’on me lise, le moment où j’ai accepté ce rêve là se réalise.

A une moindre échelle, je le faisais déjà avec ce blog, avec ces articles. Depuis deux ans maintenant, à un rythme très irrégulier, j’accepte un peu de parler de moi. Alors, c’est comme pour ce livre, mes articles ont toujours un angle professionnel, je ne raconte pas vraiment ma vie personnelle, je ne parle pas vraiment de mes proches. Mais malgré cela, je m’étonne souvent des réactions.

Par exemple, un jour, un client (qui m’a trouvé sur le net grâce à mes articles) a commenté un article dans lequel je parlais des mes locaux, en expliquant avec beaucoup d’intelligence et de finesse, la part de mon enfance qu’il y voyait. Cela m’avait beaucoup troublé (et presque gêné d’ailleurs !), je ne pensais pas qu’on pouvait deviner des choses personnelles de moi dans ces articles. Et depuis, j’ai compris que oui, bien sur, que j’acceptais de livrer des bribes à travers mon métier.

Très récemment, une Ville m’a confié un gros projet pour lequel j’étais mis en concurrence avec d’autres avocats. Jusqu’au bout du processus de sélection qui a duré presque deux mois, je n’y croyais pas trop. Je me disais qu’une Ville choisirait sans doute un cabinet plus prestigieux, plus « sérieux ». Et non, ils m’ont choisi.

A la première réunion de travail, je leur ai demandé comment ils m’avaient trouvé et N. (qui je l’espère me lit ici et que je remercie encore !) m’a répondu que c’était sur le net. Et je vous assure que ma première pensée a été « waouh, ils ont lu mes articles un peu ridicules et MALGRE cela, ils m’ont choisie !! ».

Sauf qu’en réalité, je le sais maintenant (et j’entends souvent la petite voix de May qui me dit « mais non, pas « malgré vos articles », mais « grâce à vos articles »), les clients qui me choisissent le font en connaissance de cause, parce que sans doute ils apprécient mon mode de fonctionnement, et allez osons un peu, peut-être même ma personnalité !

Donc, je vais continuer d’assumer tant bien que mal celle que je suis et dire à quel point je suis fière de ce livre, fière du travail accompli avec May et même si personne ne le lit jamais, il gardera une place de choix dans ma bibliothèque parce que je pourrais dire un jour en pensant à ma liste de rêves « oui, voilà, un jour, j’ai écrit un livre ».

Et au cas où…vous pouvez le trouver aussi ici et

 

 

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Cela fait des semaines (que dis-je des mois !) que je retourne cet article dans ma tête. Je me demandais ce que j’expliquerai, et comment dire les choses sans que cela soit mal interprété.

Mais voilà, aujourd’hui, je me lance. Je réalise que peut-être d’ailleurs, cet article sera le premier d’une série me permettant d’expliquer où j’en suis avec mon cabinet. Mais au moment où j’écris ces mots, je ne sais pas encore tout à fait quel niveau de détails donner. Alors, allons y !

Si vous me lisez, c’est peut-être parce que vous me lisiez déjà l’année dernière. Donc, vous savez aussi sans doute que j’ai arrêté mes articles en octobre dernier, près de 8 mois de silence. D’ailleurs, j’ai même fermé mon premier compte Facebook et j’avais aussi mis en maintenance mon site (il est de nouveau en ligne d’ailleurs mais tous les petits détails ne sont pas encore réglés ! J’ai renoncé à ce que tout soit parfait, ceux qui me connaissent un peu savent que cela pourrait me prendre encore quelques années..).

Donc, je vais essayer de répondre à la question que l’on m’a posée pendant ces quelques mois :« Sandra, pourquoi n’écrivez vous plus d’articles ? ».

Alors, cette question m’a fait vraiment très plaisir pendant ces longs mois de silence. Parce que cela m’a permis de réaliser que certaines personnes me lisaient vraiment !! et pire, pour certains, ils appréciaient ce qu’ils lisaient ! J’avoue qu’au début, je me disais « oh, c’est gentil, elle essaie de me faire plaisir », parce que pour être tout à fait honnête, je ne voyais pas un grand intérêt à mes articles.

Quand j’ai commencé à communiquer sur le net, j’avais de grandes ambitions. Je voulais expliquer le droit à des chefs d’entreprise, leur donner des conseils pour protéger leur activité, développer leur business, etc.. et donc, j’avais préparé une longue liste d’articles de vulgarisation et bien sur (je l’avais même dit à May !), j’allais écrire entre 2 à 3 PAR SEMAINE. Cette blague…

Parce que oui, j’ai réalisé qu’écrire des articles de droit, ça prend du temps et même un temps fou !! et que précisément, le temps, c’est ce que j’ai de plus précieux (j’en parlerai plus en détails bientôt, promis !).

Et donc, évidemment, dans mes priorités, c’est toujours et d’abord, les dossiers de mes clients ! Sauf que appelez cela des problèmes de riche (je ne me plains pas attention !! j’adore avoir ce genre de problèmes !), mais j’ai la chance d’avoir régulièrement des dossiers.

Et donc, forcément, le temps me manquait. Je me disais systématiquement « j’écrirai un petit article ce soir pour me détendre entre 21h et 22h » (bon, ok, là aussi, vous pouvez hurler « cette blague !! »  parce que je ne sais pas pour vous mais moi, le soir, à 21h, après une journée de boulot et le quotidien de la famille/maison, je n’ai qu’une envie : me poser devant Netflix (je sais que nous sommes nombreux ici à considérer que Netflix est notre nouveau meilleur ami et c’est tellement vrai et un peu triste aussi…) et surtout, surtout, surtout, ne pas réfléchir, ne pas faire de recherches juridiques, ne pas écrire, juste me détendre. Donc, voilà, comment un jour, je me suis mis à écrire mes petits articles « légers », ceux qui sont faciles à écrire, ceux où j’ai simplement commencé à raconter ma vie d’avocat. Et ceux là étaient un plaisir pour moi et certaines personnes ont commencé à me répondre et à commenter.

Et c’est précisément à ce moment là que les choses sont devenues compliquées, parce que parfois, c’était des gens que je ne connaissais pas. Je pouvais comprendre que des membres de ma famille, des confrères, des amis likent mes articles, mais des inconnus ?? Pourquoi ??

Et c’est maintenant que je dois être brutalement honnête envers moi-même : je ne comprenais pas ces réactions positives. Je les trouvais même exagérées ! Je me disais « mais pourquoi ces gens sont si sympas avec moi ? mon article n’a aucun réel intérêt ! ».

Et la gêne a pris la place de l’étonnement, puis ensuite la culpabilité. Je voyais passer des articles juridiques de grande qualité qui n’avaient aucun retour et les péripéties de mon quotidien me valaient plein de commentaires. J’avais même des évaluations positives du cabinet de personnes qui ne m’avaient jamais confié le moindre dossier ! Et un jour où la culpabilité a été trop forte, j’ai supprimé mon compte Facebook (bon, alors, entre nous, ça c’était complètement idiot, j’ai perdu ma page Entreprise et donc une super visibilité après avoir compris que la note 5 étoiles n’était pas forcément pour mon cabinet mais plus pour la page elle-mêle..).

Enfin, bref, après cela, j’ai pris le temps de réfléchir longuement, en me disant que la communication sur les réseaux sociaux n’était vraiment pas pour moi. Après quelques mois, j’ai commencé à en parler autour de moi, à May bien sur qui me rassurait à chaque fois, et un jour, j’ai discuté avec un confrère. Nous ne nous étions jamais rencontrés mais on se suivait respectivement sur nos pages Facebook et un jour, on a pris un café (pour parler de nos cabinets respectifs).

Or, ce confrère est quelqu’un que je respecte profondément, d’abord, c’est un professionnel brillant, extrêmement cultivé (sur sa page Facebook, que des liens vers des articles scientifiques ou littéraires, enfin, vous voyez un peu le genre ?). et à un moment donné, nous parlons de mes articles, je ricane doucement en lui disant « nan, mais j’ai arrêté, hein, c’était un peu ridicule mes articles, je sais hein !! » et là, ce monsieur éminemment sérieux me regarde et me dit « mais Sandra, ils étaient supers tes articles, ils étaient légers, marrants et ça fait du bien parfois de se détendre 5 minutes en lisant quelque chose de sincère ». Et là, BAM ! J’ai réalisé que si lui pouvait y trouver un intérêt quelconque, alors, peut-être qu’effectivement, ces likes ou commentaires voulaient dire la même chose. (Bon, si je suis honnête, je me suis dit aussi pendant 10 secondes « nan, mais lui aussi, il est sympa, c’est comme May, je suis entourée de gens sympas qui ne me diront jamais la vérité pour ne pas me blesser !).

Mais, au bout du compte, après y avoir longtemps (vraiment longtemps) réfléchi, je me suis dit «  et puis quoi ? qu’est ce que c’est que cet orgueil mal placé ?? tu n’assumes pas tes articles légers ? et quoi, il faudrait que les gens aient en plus des bonnes raisons de commenter ou de liker ??? ».

Et voilà, comment j’ai décidé de reprendre mes articles, en me disant tout simplement « tant pis, ces articles, ils me ressemblent, c’est mon quotidien d’avocat et tant mieux si ça fait marrer 10 secondes quelques personnes, tant pis si d’autres trouvent que c’est nullissime ».

Et évidemment j’ai créé une deuxième page Facebook  (bon, j’ai quand même mis quelques nouvelles règles, je n’accepte que des gens que je connais vraiment, je résiste à la tentation du like en masse !!!). Pour ceux qui préfèrent, je suis toujours sur Instagram et Twitter.

Je vais donc reprendre mes articles et notamment, bientôt, un petit point sur le positionnement du cabinet (les choses bougent !). Donc, si cela vous a fait sourire, rire, ou même réfléchir (je ne vois pas bien à quoi mais on ne sait jamais..), vous pouvez liker, je promets de ne pas mal le prendre !

 

 

 

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L’expérience Client

Parmi mes nombreuses activités pour développer mon cabinet, je suis toujours en veille à propos du marketing et de la communication autour du métier d’avocat. J’ai découvert il y a quelques années des sites américains dédiés au sujet (alors qu’en France, clairement il n’y a rien !! ou presque…). Je suis toujours étonnée quand je pose la question à ce propos à des Confrères. Peu ont réfléchi au sujet, se sont positionné, ont mis en place des outils.

J’ai l’impression (mais je me trompe peut-être…) qu’en France, il y a un tabou à ce sujet. Un avocat doit attendre sagement derrière son téléphone (ou son écran) qu’un client le contacte. Alors, bien sur, nos règles professionnelles là dessus sont très strictes mais plein de choses sont possibles et il faut à minima se poser quelques questions !

Donc, la semaine dernière, je lisais un article qui parlait de « l’expérience client » (j’ai trouvé un autre article qui explique plutôt bien le concept pour ceux que cela intéresse..:-)). Si j’essaye d’expliquer, ce serait ce que vit votre client quand vous traitez un de ses dossiers. Et les avocats (moi y compris, j’avoue) ont tendance à penser que s’ils sont de bons « juristes », au sens technicien du droit, cela suffit alors que pour un client, ce sera bien sur le minimum syndical !

Et donc, l’article expliquait qu’il fallait se demander quelle expérience nos clients vivent quand on traite leur dossier et que même si on fait bien son job, l’expérience client peut être mauvaise et on risque alors de perdre son client pour l’avenir. L’auteur encourageait donc à se poser la question de « comment améliorer l’expérience de son client ? ».

Je pense que chaque chef d’entreprise devrait se poser cette question mais j’avoue que je me demandais ce que concrètement, cela pouvait signifier…

Et ce matin en allant au café, j’ai compris à quoi pensait l’auteur de l’article !

Je m’explique : à côté de mon bureau, il y a plusieurs cafés : un est vraiment juste à côté, il sert des salades très bonnes à des prix très raisonnables et pourtant ce matin, je me suis dit que je n’y irais plus.

Pourquoi ? C’est peut-être très bête, mais en fait, la raison est qu’ils ne sont pas sympas. Cela fait deux mois maintenant que j’y vais très souvent (un café tôt le matin, souvent un déjeuner..) et j’ai remarqué qu’ils ne disent JAMAIS bonjour, jamais un sourire, RIEN.

Au début, je me disais que pourtant, ils devraient remarquer à force que je viens souvent, mon visage doit leur devenir familier, je suis toujours polie (j’essaye, vraiment…) et je crois être quelqu’un de très abordable (les gens qui me connaissent ici savent qu’on peut même me qualifier de bavarde !!).

Et pourtant, RIEN, JAMAIS. Et au bout d’un moment, en fait, j’ai remarqué que c’était pareil avec tous les clients, pas seulement moi.

A chaque fois, je me disais « bon, c’est le matin tôt, ils démarrent leur journée, ils pensent à autre chose » ou alors « bon, c’est le rush du déjeuner, ils sont occupés, c’est normal ».

Mais ce matin très tôt, 3 jeunes filles sont entrés dans le café avec leurs valises et ont demandé un petit renseignement : elles ne trouvaient pas le numéro 1 de la rue. Et là, sans les regarder, le patron leur a dit « sais pas », sans un mot de plus. Alors, ok, ce n’était pas des clientes, il pensait peut-être à autre chose (bon, j’étais la seule cliente et il ne faisait rien de particulier….donc, il n’était pas spécialement débordé). Et cela m’a choqué. Je connais bien sur la réputation des parisiens d’une manière générale et des serveurs plus particulièrement, mais quand même !

Et j’ai compris à ce moment là ce que j’attendais dans un café de mon expérience client, pas juste un prix, pas juste un produit, mais aussi, j’avoue, un service et donc, un petit mot, un bonjour, un « comment ça va aujourd’hui ? ».

Et ce café là n’est pas au niveau de mes attentes.

Donc, je crois que j’ai finalement compris à quoi pensait l’auteur de cet article quand il évoquait l’expérience client.

Alors, évidemment, cela ne veut pas dire qu’un avocat doit être « sympa » mais il s’agit juste de se demander ce que disent (ou pensent) les clients de nous. Je serais triste d’apprendre qu’on pense de moi que je suis « efficace, à des prix raisonnables et parfaitement odieuse » ou alors « juridiquement, c’est solide, mais les rendez-vous sont baclés en 15mn, et on n’a jamais le temps de poser des questions ».

Je crois que personne n’a envie d’avoir affaire à un avocat antipathique, je crois qu’on préfère quelqu’un qu’on sent intéressé par notre histoire, par notre entreprise, quelqu’un pour qui on n’est pas simplement une question de droit à régler, quelqu’un qui nous accorde du temps et qu’on sent à l’écoute. Et j’espère que c’est l’expérience que vivent mes clients mais je sais que je peux m’améliorer bien sur !

Par exemple, depuis le début d’année, je fais des sondages de satisfaction auprès des mes clients mais je réfléchis à comment les améliorer, trouver plus de critères sur lesquels mes clients pourraient donner un avis pour que cela soit plus constructif pour eux et pour moi.

Et vous ? Est ce que vous avez trouvé des moyens d’améliorer votre expérience Client ?

P.S : si vous vous demandez ce qu’il est arrivé aux jeunes filles, je suis sortie pour voir si je pouvais aider. Elles arrivaient de Grenoble, venaient pour passer un entretien pour une école d’ingénieur et n’avaient jamais les pieds à Paris.

Je leur ai demandé à voir leur convocation (je me doutais de leur erreur) et elles s’étaient évidemment trompées (l’adresse n’était pas à Paris, mais à Arcueil !!). Enfin, bref, je leur ai expliqué comment y aller (en les prévenant qu’elles allaient passer par Châtelet et pour une première fois à Paris, c’est pas facile !!!). Elles sont reparties un peu stressées d’arriver en retard mais au moins dans la bonne direction…

 

Que faire pour obtenir le renouvellement de mon bail commercial ?

Mes clients ont souvent une activité « traditionnelle » (restaurant, salon de coiffure, etc..) et donc ont évidemment des locaux et un bail commercial.

Si vous n’avez pas de bail commercial, je ne sais pas si vous pouvez mesurer l’importance de ce contrat (enfin, j’imagine qu’un peu quand même, mais bon..). Pour ce type de commerces, leur bail est une source de stress énorme, les commerçants ont trimé pour développer une clientèle qui est forcément liée à ce lieu et ils ne peuvent pas se permettre de perdre cet emplacement.

Ce qui explique qu’ils deviennent très fébriles au moment du renouvellement de leur bail commercial.

Mais avant d’aborder ce point, je dois expliquer quelques petits détails. Quand je demande à mes clients quel type de bail ils ont (oui, il y en a plusieurs), ils ne me répondent pas « Bail Commercial » mais plutôt 3/6/9.

Je suis sure que vous avez déjà entendu ce terme. Il fait référence à la durée du bail commercial : il est en principe de 9 ans mais peut être résilié (uniquement par le locataire) à la date anniversaire des 3 ans ou des 6 ans.

Et donc quand se rapproche la date fatidique des 9 ans, les commerçants stressent et souvent font des bêtises. La plus commune est d’appeler son bailleur pour lui demander si on peut renouveler le bail. Vous vous demandez sans doute pourquoi c’est une erreur, cela semble au contraire un comportement plutôt censé et responsable. Mais malheureusement, c’est souvent la première d’une série d’autres erreurs.

Donc, après avoir pris son courage à deux mains, le locataire demande son renouvellement et la réponse la plus courante qu’il obtient est « Mais oui, bien sur ! ». Il est soulagé, content, il vient de sauver son activité commerciale, mais évidemment, la conversation continue.

Le propriétaire lui dit « oui, enfin, faut qu’on discute du NOUVEAU loyer, parce que dans le quartier, les prix flambent et j’ai des demandes tous les jours d’autres locataires ! Mais bon, je vous aime bien, alors, je vous propose qu’on augmente seulement de 25% le montant du loyer ».

A ce stade, le locataire (on dit en réalité le preneur en matière de bail commercial) a du mal à avaler sa salive. Il commence à discuter « 25%, c’est beaucoup, etc… ». Au terme d’une longue conversation, il arrache un 15% d’augmentation et il est tout content !

Dans une autre version de cette histoire, le preneur a affaire non pas à son bailleur directement mais à une agence qui gère le bien. Rebelote, appel, question, et la réponse est différente « Oui, bon, ok, on va vous le renouveler, il faut qu’on rédige un nouveau bail, donc, le prix c’est 5.000 euros » (je précise tout de suite pour ceux qui s’étouffent en lisant les montants que ce sont de vrais exemples arrivés à mes clients…). Et là, le locataire tire encore un peu la langue et se dit «  5.000 euros, c’est cher pour un bail, encore un avocat qui s’enrichit à tous les coups ! Mais bon, au moins, je suis tranquille pour 9 ans de plus, ça vaut le coup ! » et accepte et donc paye !

Il m’est arrivé une fois d’avoir le client au téléphone AVANT qu’il paie (il voulait quand même vérifier qu’il ne faisait pas de bêtise), je me souviens lui avoir dit en hurlant « JE VOUS INTERDIS DE PAYER !! » (oui, parfois, je dépasse un peu les bornes).

Et si vous vous demandez pourquoi cela m’a mis tellement en colère, la réponse est simple : c’est parce qu’un preneur de bail commercial a DROIT au renouvellement de son bail. C’est aussi bête que cela. C’est le principe même du bail commercial, il se renouvelle par périodes de 9 ans et dans les mêmes conditions que le précédent (et donc au même loyer). Et autre petit détail qui a son importance, le loyer du bail commercial est plafonné pendant toute sa durée. Cela veut dire qu’on peut l’augmenter mais seulement en appliquant un indice INSEE soit tous les ans, soit tous les 3 ans.

Donc, clairement, un bailleur ou une agence qui propose soit de faire payer ce renouvellement, soit d’augmenter fortement le loyer, pour moi, on est à la limite de l’arnaque (ok, c’est légal si le commerçant l’a accepté, mais cela ne rend pas cela plus moral pour autant…).

D’ailleurs, dans la série des « petites arnaques », il y en a une autre qui a lieu au moment du renouvellement. Notre commerçant toujours stressé appelle donc son propriétaire pour le bail et à sa question, il a une réponse formidable « Mais oui, bien sur, je vous renouvelle, mais non, pas la peine d’écrire quoi que ce soit, on est entre nous, on se fait confiance ! ». Et il ne se passe rien.

Le bail continue de courir, pendant un an, pendant 2 ans, pendant 3 ans. Notre commerçant est content ! Sauf qu’après les 3 ans, il reçoit la visite d’un huissier qui lui explique que son bail a duré 12 ans sans avoir été (officiellement) renouvelé et que maintenant le propriétaire peut augmenter fortement le loyer. C’est fatal et dans un cas pareil, ne m’appelez pas, je ne peux rien faire (Bon, en réalité, vous pouvez m’appeler, on se battra sur le montant du nouveau loyer, mais il sera forcément augmenté…).

Donc, si vous avez tout suivi, vous vous demandez sans doute « Ok, sandra, mais j’ai pas compris un truc, d’un côté, tu dis qu’on a le droit au renouvellement, donc pas la peine de faire un nouveau bail et de l’autre, tu dis qu’il faut un renouvellement officiel !! Je comprends plus rien ».

En fait, c’est assez simple, si vous avez un bail et qu’il approche de son terme, il faut simplement prendre une petite précaution : demander le renouvellement de votre bail par écrit (on peut maintenant le faire en courrier recommandé A.R et 6 mois avant la fin du bail). Et si votre bailleur ne répond rien dans les 3 mois, c’est bon, vous avez obtenu officiellement votre renouvellement de bail.

Donc, surtout, si vous envoyez ce courrier, gardez bien la copie et l’accusé de réception (d’ailleurs, vérifiez bien de l’avoir, certains bailleurs sont malins et ne vont pas les chercher ! et dans ce cas, allez voir un huissier pour qu’ils signifient directement votre courrier) et voilà, vous savez que vous avez bien un bail qui redémarre pour 9 ans au même loyer que le précédent !

Petite précision : ces articles ont vocation à vous donner une information juridique « de base » et aussi quelques réflexes pratiques. Mais le bail commercial est une matière vraiment complexe, donc, en cas de doute, surtout consultez quelqu’un (et même éventuellement moi) !

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Vite, toujours plus vite…

 

Je sais que je ne suis pas la seule à le dire, mais tout va trop vite ; attention, je ne suis pas contre la rapidité. Les gens qui ont travaillé avec moi vous le diront sans souci, je suis speed, trop speed. Je parle vite (et beaucoup aussi, mais bon, c’est un autre sujet et je suis avocat !), j’agis vite, je veux que les choses avancent. En résumé, je suis fatigante.

Donc, si moi (comme beaucoup d’autres, je sais…), je dis qu’on va trop vite, croyez moi, c’est que c’est vraiment devenu n’importe quoi.

Je m’explique :

J’ai commencé à bosser à une époque où le plus rapide qu’on pouvait faire pour communiquer, c’était un fax (pour les plus jeunes, ça ressemble à cela). Donc, ça voulait dire écrire la lettre, l’imprimer, la corriger éventuellement (oui, c’est la base du métier d’avocat, on relit les documents uniquement en version imprimé, sinon on ne voit pas les erreurs), l’imprimer de nouveau, le passer dans le fax en attendant le grésillement de la machine et waouh, on avait le sentiment d’être des flèches !

J’ai commencé à bosser à une époque où dans les cabinets d’avocats, il y avait des bibliothèques, des belles salles majestueuses, remplies de Jurisclasseurs (imaginez un énorme livre de magicien comme dans les films, avec des pages très, très fines écrites en tout petit). Et donc, pour faire une recherche, il fallait en chercher un, voire deux, voire trois (selon le thème de votre question de droit) et TOURNER LES PAGES. On prenait des notes sagement, dans une pièce qui était calme et dédiée à la réflexion. Je ne me rendais évidemment pas compte à l’époque que cela ne durerait pas.

J’ai commencé à bosser à une époque où les clients (c’était dans la même domaine évidemment, donc la même clientèle, des chefs d’entreprise) quand ils voulaient prendre des nouvelles de leur dossier nous écrivaient des lettres (oui, des lettres manuscrites, qu’ils avaient posté, truc de dingue aujourd’hui quand on y pense). Parfois, quelques appels, mais c’était plutôt le cas des clients qui avaient des grosses entreprises.

J’ai commencé à bosser à une époque où quand on partait du bureau, on arrêtait de travailler ! Ben, oui, pas de portable, pas de mail, pas de fax à la maison. Donc, on partait peut-être tard mais quand on rentrait chez soi, c’était FINI. Il fallait attendre le lendemain pour recommencer.

Autant vous dire que ce n’est plus comme cela que ça se passe.

Aujourd’hui, j’ai des clients qui m’envoient des mails lundi à 11H32 pour me dire qu’ils m’ont appelé à 10h50 parce que je n’ai pas répondu à leur sms envoyé dimanche à 07h17. Oui, oui, oui.

Et le pire, c’est qu’en agissant ainsi, au lieu d’avoir un message incendiaire de ma part leur disant « mais ça va pas bien la tête, non !!! », ben, en fait, je leur réponds (alors, un peu aussi pour que ça cesse, j’avoue…).

J’ai des clients qui m’appellent pour me poser une question de droit assez technique et s’étonnement sincèrement quand je leur dis que je dois faire des recherches pour valider la réponse, qu’il faut un peu se plonger dans la Jurisprudence (et attention, je n’utilise pas cet argument pour facturer plus, je travaille exclusivement au forfait !). Ils me disent souvent « mais la recherche, vous la faites tout de suite sur Google, c’est ça ? ».

Alors, je vais profiter de cet article pour casser un mythe.

De la même manière qu’on ne va pas sur Doctissimo parce qu’on est malade et qu’on cherche des réponses (parce que dans tous les cas, c’est soit une maladie mortelle, soit un truc avec un traitement à vie avec des séquelles hyper lourdes…jamais Doctissimo ne vous dit « c’est rien, petit virus, dans 3 jours, ça passe… »), quand on cherche une réponse à une question de droit, on ne va JAMAIS sur Google.

Pourquoi ? parce que souvent, vous tombez soit des articles rédigés par des personnes dont vous ne savez rien (et je réalise que moi aussi, je publie des articles parfois à thématique juridique, hum, hum…), mais surtout, ils sont parfois périmés ! Ou ne s’appliquent pas du tout à votre cas (le cas le plus courant étant en droit du travail, où chaque cas est particulier, vraiment).

Donc, oui, j’explique aux clients qu’il faut souvent que je cherche la réponse à leurs questions et ça les étonne ! Pour revenir à ma comparaison médicale, cela ne choque personne quand un médecin prescrit une prise de sang ou une radio pour valider un diagnostic, et bien, nous c’est pareil. Il nous faut du temps…

Et aujourd’hui, on en manque cruellement, non ?

Je suis la première à trouver formidable les gains de temps que nous permettent la technologie. Par exemple, lundi, Barbara, ma collaboratrice, m’a envoyé un mail alors que je sortais à peine du bureau, elle a été se chercher un verre d’eau et j’avais déjà répondu. Elle m’a écrit en me disant « Mais déjà ?????? Comment vous faites ??? », cela m’a fait rire bien sur et en même temps, cela m’a désolé. J’ai répondu à un mail en marchant les 20 mètres qui séparent la porte de mon bureau de la grille d’entrée…Et j’avoue qu’après réflexion, je n’en suis pas fière.

Qu’est ce que j’apprends à ma collaboratrice en agissant ainsi ? Qu’elle devrait elle aussi me répondre si elle sort du bureau ?? Alors, j’essaye vraiment de ne pas écrire aux personnes avec qui je travaille en dehors des heures de bureau mais ma journée de travail commence souvent très tôt et se termine très tard – avec des interruptions dans la journée pour ceux qui s’inquiètent ! – et donc, dans ce cas, je prends le temps d’écrire « JE VOUS INTERDIS de répondre à ce mail maintenant » mais bon, elle va quand même le lire, donc, ce n’est pas génial non plus… (en écrivant cet article, je réalise que je devrais demander à Barbara si elle a paramétré son téléphone avec sa messagerie professionnelle, j’espère vraiment que non !).

Comme tout le monde, je participe à cette course contre la montre et si pendant longtemps, cela m’a amusé, cela est de moins en moins le cas. Tout simplement parce que les sources ne cessent de se multiplier : j’ai des messages sur mon mail, des sms, des appels téléphoniques sur mon portable, sur la ligne du cabinet, j’ai des conversations sur twitter, facebook, instagram, whatsapp, linkedin, etc.. La semaine dernière, j’avais une conversation avec un ami à la fois sur twitter et instagram, j’ai fini par lui dire « est ce qu’on peut choisir un seul endroit pour cette conversation ? je deviens schizo !!! ».

Et souvent, bien sur, je perds le fil. Je commence à répondre à un sms mais j’ai un appel, donc, forcément, je réponds et j’oublie que je n’ai pas envoyé le sms (dites moi que cela vous arrive aussi !!) et j’attends une réponse…

Je réalise que cet article est un peu décousu mais finalement, c’est assez normal. Il est à l’image de ce que j’essaie de dire. C’est qu’à vouloir aller trop vite, à vouloir plus d’efficacité, plus d’immédiateté, on oublie de prendre le temps, prendre le temps de réfléchir vraiment à la question posée, prendre le temps de choisir sa réponse avec soin.

Et dans mon métier, comme dans beaucoup d’autres, le travail de qualité ne se fait qu’en prenant son temps. Donc, après avoir publié cet article, je vais couper mon téléphone, ma messagerie, tout accès au net et relire tranquillement ce contrat que je dois envoyer à un client.

Que faire si je ne suis pas satisfait de mon prestataire ?

 

Quand on accompagne des chefs d’entreprise, un problème qu’on rencontre souvent est le mécontentement face à un prestataire. Quel que soit votre activité, la taille de votre entreprise, votre niveau d’expérience, vous aurez à gérer cette situation. Donc, je me suis dit qu’il serait peut-être utile de donner quelques conseils pratiques.

En tant qu’avocat, je pourrais vous faire un long article expliquant en long et large la nécessité de faire rédiger un contrat avant de faire appel à un prestataire. Je pourrais vous dire comment cela mettra les choses au clair, comment cela vous protégera, évitera les malentendus, etc… Et bien sur, ce sera la vérité. Un contrat est toujours la meilleure solution !

Sauf que dans la réalité, ce n’est pas parfois pas si simple et surtout je devrais dire que malheureusement, ce n’est pas gratuit (ah oui, j’en profite pour rajouter que NON, il n’existe pas de modèle pour cela..désolée, je casse un mythe mais je vous jure que c’est vrai !).

Donc, selon l’envergure du projet que vous souhaitez confier à votre prestataire, faire appel à un avocat pour rédiger un contrat sera plus ou moins pertinent.

Par exemple, si vous êtes une maison d’édition et que vous faites appel toutes les semaines à des auteurs pour rédiger des articles ou des textes, faire rédiger un contrat-cadre est sans doute un bon investissement ! Il va certes représenter un coût important au démarrage mais vous servira très régulièrement et surtout protège le cœur même de votre activité.

En revanche, si vous ouvrez un salon de coiffure et que vous avez besoin de faire des travaux dans vos locaux, ou si vous voulez mettre en ligne un site internet (je ne parle pas de sites marchands, plus complexes) pour donner de la visibilité à votre activité d’imprimerie, faire rédiger un contrat par un avocat représente selon moi un coût trop important.

Mais attention, cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas se protéger pour autant !

Et donc, il existe quelques précautions basiques qui pourront faire la différence en cas de difficultés.

Il y a tout d’abord deux choses importantes à savoir en matière de droit commercial :

La première est qu’un contrat est conclu dès qu’il y a accord sur la prestation et le prix (il ne faut donc pas forcément un écrit) mais plus important encore, la deuxième chose à noter est que la preuve de ce contrat est libre (rappelez vous que cet article ne s’adresse qu’à des chefs d’entreprise, donc si vous êtes un simple consommateur, vous êtes soumis à des règles différentes !).

Cela veut dire que même si vous n’avez pas signé de contrat, vous pouvez utiliser un bon de commende ou vos mails par exemple pour prouver vos accords avec votre prestataire.

Donc, maintenant qu’on a éclairci (enfin, j’espère…surtout, dites moi si ce n’est pas suffisamment précis !) cela, on peut parler de ce que VOUS pouvez faire pour éviter les soucis avec votre prestataire.

  • Rédiger un bon de commande ou faire préciser le devis

C’est la base mais je suis souvent étonnée de voir que très peu de clients le font. Il faut écrire même succinctement ce qui est important pour vous dans la prestation.

Par exemple :

  • mentionner le délai de réalisation maximal (soit une durée, soit une date en précisant impérative si vous avez fixé une date d’ouverture de la boutique par exemple),
  • préciser les caractéristiques de la prestation (technologie souhaitée si vous confier la réalisation de votre site internet, ses caractéristiques, son architecture),
  • prévoir les modalités de réalisation si elles sont importantes (par exemple, si vous devez valider des étapes intermédiaires),
  • Etc…,

En résumé, vous écrivez (dans un langage très simple, pas besoin de termes juridiques !) tout ce qui est important pour vous dans la prestation demandée. S’il n’y a pas de bon de commande ou de devis écrit, vous pouvez aussi le faire dans un mail. La seule chose à faire est de demander à votre prestataire de vous confirmer son accord par mail (pour avoir une preuve que tout a été discuté et accepté).

Vérifier si votre prestataire a des CGP – CGU

Alors, cette partie est toujours la plus négligée et c’est bien dommage. Je sais bien sur que lire des CGV ou CGP (Conditions Générales de Prestations) est TRES pénible mais on a parfois de vraies surprises en les consultant, par exemple des possibilités d’ajustement de prix, des clauses d’exclusion de responsabilité, etc…

Je vous conseille donc d’y jeter un coup d’œil avant de signer un devis ! Et si vous voyez quelque chose qui vous choque, vous pouvez tout à fait demander à votre prestataire de supprimer telle ou telle clause dans un mail ou dans le bon de commande.

  • Alerter par écrit dès la première difficulté

Alors, si vous ne suivez pas mes conseils jusque là, je ne vous en voudrais pas mais si vous ne devez en retenir qu’un seul, c’est celui-ci.

Dès que vous remarquez un souci, un retard, quelque chose qui n’est pas conforme à vos attentes, ECRIVEZ !

Je ne parle pas forcément d’un courrier officiel, d’un recommandé ou autre, non, juste un mail rapide pour dire « je m’étonne de voir que vous avez déjà une semaine de retard, nous avions convenu de telle date pour la livraison, etc… » et surtout, surtout, assurez vous d’avoir une réponse (même si elle n’est pas satisfaisante, il faut juste pouvoir prouver que vous avez alerté, que vous n’étiez pas satisfait et que le prestataire a eu connaissance de votre mail). Il s’agit juste d’avoir au cas où une preuve de votre mécontentement si jamais la situation devait dégénérer.

Pour certains, cela semblera peut-être un conseil ridicule, parce que complètement évident. Mais d’expérience, on n’écrit pas toujours : parce qu’on ne veut pas se fâcher avec la personne, parce qu’on en a discuté au téléphone et qu’on ne va pas refaire un mail derrière, parce que tout s’était toujours très bien passé avec elle et qu’on espère toujours que les choses vont s’arranger rapidement.

Et j’ai très souvent des dossiers qui se terminent au contentieux sans que j’ai forcément les preuves que mon client n’était pas content de la prestation (et oui, la plupart de mes clients sont des gens plutôt sympas et pas procéduriers…).

Donc, vraiment, pensez au mail, vous me remercierez plus tard !

  • Mettre en demeure si les difficultés ne sont pas réglées

Et si malgré tout cela, la prestation ne se passe toujours pas comme prévu, il faudra vous résoudre à passer à l’étape suivante : la mise en demeure. Alors, si vous en êtes là, je vous conseille quand même d’envisager l’étape avocat, mais si vous n’avez vraiment pas les moyens, prenez votre plus belle plume et faites un courrier en mentionnant bien qu’il s’agit d’une « Mise en demeure » en précisant ce que vous attendez : soit la fin des travaux, soit la remise du document commandé, soit un remboursement parce que ce que vous avez reçu ne correspond pas du tout à ce que vous aviez commandé et bien sur, vous envoyez le courrier en recommandé avec accusé de réception.

Et maintenant, il ne reste plus qu’à attendre…Et prendre rendez-vous chez votre avocat !

Oui, parce que malheureusement, souvent, toutes ces précautions ne règlent pas tous les problèmes mais ont surtout vocation à vous permettre de gagner votre procédure judiciaire en vous garantissant les preuves qui convaincront le juge que la prestation n’était pas à la hauteur de ce qui était prévu initialement !

Voilà, surtout, si vous avez des questions sur ces démarches, n’hésitez pas à me les poser en commentaires, j’y répondrai volontiers.

Les résolutions de la rentrée

Je ne sais pas pour vous mais je fais partie de cette catégorie de personnes qui prennent des résolutions deux fois dans l’année : en janvier évidemment, mais aussi en septembre (oui, oui, j’ai bien intégré le rythme de la rentrée scolaire…).

C’est un sujet souvent débattu : Est-ce vraiment utile de se fixer des résolutions ? Est-ce efficace ? Est ce que cela finalement ne nous renvoie pas constamment à nos propres échecs, aux projets sans arrêt reportés ?

Je n’ai pas tranché cette question, je sais juste que j’adore le faire, cela m’aide à y voir plus clair. Et depuis 10 ans, j’ai même pris l’habitude de rédiger mes objectifs professionnels. Je le fais en janvier pour l’année et depuis cette année, je vais encore plus loin : je décompose mes objectifs mois par mois (oui, sinon, je trouve cela trop vague…).

C’est sur que cela me prend un peu de temps mais c’est un exercice que j’apprécie. Je m’interroge sur ce qui est vraiment important pour moi, sur ce que je n’ai pas encore atteint, là où je veux aller. Et je vais dans le détail : par exemple, niveau de chiffre d’affaires bien sur, mais type de dossiers, type de clients, des nouveaux outils à mettre en place au sein du cabinet (méthodologique, informatiques, etc…), des projets de communication. Enfin, bref, je note tout et ensuite je fais le point.

Donc, en rentrant de vacances, j’ai pris une heure pour faire le point et clairement, je dois améliorer ma présence sur les réseaux sociaux (je sais que j’ai déjà atteint un super résultat – première page de Google en 6 mois, je ne m’attendais pas à cela si vite – mais je veux aller bien plus loin).

Pour l’anecdote, quand j’ai débuté ma communication sur les réseaux sociaux en novembre dernier, je me souviens avoir dit alors à May (la fée qui m’accompagne sur ma communication pour ceux qui ne la connaissent pas encore) que je pouvais SANS PROBLEME écrire 3 articles par semaine.

Oui, j’ai mis en majuscules le « sans problème » pour assumer ici publiquement mes illusions de l’époque. Je me souviens très bien que May m’avait dit « oui, oui, ce serait formidable ! » et je crois qu’elle savait déjà, elle, que je me racontais une jolie histoire. Je pense que tous ses clients ou presque lui disent la même chose mais elle connaît son métier et sait que ce n’est pas si simple que cela.

Evidemment, j’ai déjà des journées chargées et ma priorité reste toujours les dossiers de mes clients. La communication ne vient pour moi qu’en dernier sur la liste (et je crois que c’est mon erreur…), donc le soir après une journée fatigante, je dois trancher cette question épineuse : écrire un article ou regarder netflix ? et je peux vous dire que malheureusement, Netflix gagne souvent…

Donc, après 10 mois de publication, je me suis dit qu’il était temps de faire un mini-bilan et voici mes résultats : j’ai rédigé en tout 28 articles, donc moins de 3 par mois (avec un seul article en mai !!!), au lieu de la douzaine prévue. Je suis donc loin, très loin du compte. Et pis encore, sur les 28 mis en ligne, seulement 5 ont un thème juridique. Alors que mon objectif était clairement de donner de l’information juridique pour les chefs d’entreprise ! Au lieu de cela, j’ai doucement (mais surement) laissé dériver ce journal vers mon quotidien d’avocat.

J’en entends déjà se marrer et ils ont raison. Il est plus facile pour moi de raconter rapidement une anecdote de ma vie professionnelle que de prendre le temps de rédiger un article d’informations.

En faisant ce point, je me suis demandée comment changer cette situation et j’ai repensé aux résolutions de la rentrée. J’aurais pu ne rien dire ici et reprendre tranquillement mes articles mais en matière de résolutions, il paraît qu’un outil efficace est d’annoncer aux autres ce qu’on veut faire ! Forcément, si on annonce qu’on arrête de fumer, c’est plus délicat de reprendre une cigarette devant tout le monde…

J’ai donc décidé de me fixer un vrai calendrier éditorial et d’essayer de publier 2 articles par semaine en alternant un thème juridique et un autre sur mon métier, mes questionnements ou mon quotidien. J’ai aussi décidé de bloquer chaque semaine 3h pour rédiger mes articles (et donc, je pourrais sans culpabilité regarder Netflix le soir ! Yes !).

J’ai déjà rédigé mon programme de septembre et même rédigé les 2 premiers articles… Rdv en octobre pour voir si j’arrive à tenir le rythme !

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Back to work !

Me voici de retour après près de 3 semaines d’absence ! Je n’avais aucune idée de l’article que j’allais bien pouvoir écrire pour cette reprise, sauf son titre. Pour gagner du temps, je me suis dit que j’allais commencer par chercher l’image d’illustration (c’est un des détails qu’on m’a expliqués quand j’ai commencé à communiquer sur les réseaux sociaux : « il faut toujours une image !! » ; je sais d’ailleurs que maintenant, il faut absolument faire des vidéos. A priori, les gens cliquent plus sur des vidéos, ce qui m’étonne mais si Facebook le dit, c’est sans doute vrai. Je me creuse depuis un moment pour trouver une idée de vidéo intéressante, mais j’avoue que je ne vois pas encore trop…d’ailleurs, si vous avez des idées, cela m’intéresse !).

Enfin, bref, je disais donc que je cherchais une image d’illustration sur Pinterest en indiquant « back to work » en mots clés. Et j’avoue que j’ai été très étonnée : Toutes les images sont celles soit de bébés en larmes, soit de citations désespérées du style « je ne veux pas y aller !! ». Si vous ne me croyez pas, voici le lien ici !

Et là, j’avoue que j’ai été très surprise, mais vraiment sincèrement surprise. Je m’attendais plutôt à des citations du style « Yeah ! » ou « New Goal ! » (ok, je suis nulle en ce qui concerne l’invention de citations motivantes, mais je crois que vous voyez l’idée…). Et rien, pas du tout. Alors que mon état d’esprit au retour des vacances est toujours très positif. Je suis TOUJOURS contente de retrouver mon bureau, mon boulot, mes clients ; je me lance toujours des nouveaux objectifs, enfin, bref, J’ADORE la rentrée.

Donc, d’abord, je me suis demandée si j’étais normale (ben, forcément, si tout le monde traîne des pieds à l’idée de se remettre au boulot, ça en dit long sur moi, non ??). Et puis après, je me suis souvenue que je suis à mon compte depuis plus de 12 ans. Et je crois que cela fait toute la différence, vraiment.

Je retrouve un bureau dont j’ai choisi l’adresse (donc, pas de transports interminables qui vous mettent à bout en deux jours), les personnes avec qui je travaille (donc, pas de collègues désagréables ou de conflits de pouvoirs), mes dossiers et mes clients (donc, je ne fais que des choses qui m’intéressent avec des personnes qui me motivent et que j’ai envie d’accompagner) et je fais tout cela pour moi (et donc, pas pour un patron cassant).

Attention, je ne dis pas que tous les emplois salariés ressemblent à cela bien sur ! Je donne juste des exemples de ce qui peut plomber votre envie de retourner au travail et je reconnais ma chance de ne pas vivre ce quotidien là.

Alors, je ne veux pas non plus vendre de rêve et faire croire que mon boulot n’est que plaisir et joie, non, non, non. Croyez moi, j’ai mes moments de stress, de pression, de « j’en peux plus !! ». Mais, dans ces moments là, les vacances me font du bien et au bout de quelques jours, mon boulot me manque (vraiment !) et je suis ravie d’y retourner.

Et vous ? la rentrée, ça vous motive ou ça vous déprime ?

le stage de Natacha

Aujourd’hui je me suis dis qu’il serait sans doute opportun de commencer l’article dont Sandra m’avait parlé lors de mon entretien d’embauche et que j’avais accepté de faire.

J’ai décidé de l’écrire ce soir pour deux raisons : premièrement je savais si je ne l’écrivais pas rapidement,  je n’aurais pas le temps de l’écrire d’ici la fin de mon stage et deuxièmement, Sandra a dit quelque chose cet après-midi, sans s’en rendre compte, mais qui m’a fait étonnamment plaisir, elle a parlé de nous en disant : « la famille ». De ce fait, je dois avouer que je me suis sur-motivée pour l’écrire, ravie de pouvoir raconter à quel point ce mois de stage est passé vite, mais aussi et surtout, à quel point il m’a fait évolué.

Il semblerait que pour certains ce soit bizarre. D’ailleurs, Barbara m’a dit : « Mais tu ne peux pas être triste et pleurer au bout d’un mois de stage ?! » Et bien je pense que si, car moi, je suis bien ici.

L’an dernier, j’ai fait un stage au TGI de Bobigny car j’ai toujours espéré devenir Procureur de la République. J’y ai été désillusionnée et dégoutée de cet avenir que je voyais pourtant tout tracé. De ce fait, cela fait un an que je rumine dans ma tête dans l’espoir de trouver quelque chose à faire de ma vie.

J’ai fait ce stage pour être sur de ce que je voulais faire, et même si je n’ai pas tout à fait eu de gain de cause, je pense savoir néanmoins dans quelle voie je souhaite m’aventurer.

Cette expérience a été pour moi salutaire. Je pense avoir eu exactement ce à quoi je m’attendais, mais en mieux. Tout d’abord parce que Sandra et Barbara m’ont toujours traité comme une vraie collaboratrice et n’ont pas tenu compte du fait que je n’étais que titulaire d’une licence de droit ( à Assas quand même ), mis à part pour me faire des éloges.

Je pense que Sandra a bien du répéter 2000 fois par jour qu’elle n’était pas souvent là au bureau alors qu’elle a fait plus que n’importe quel maître de stage, en prenant du temps pour répondre à nos questions, et toujours faire en sorte de tirer le meilleur de nous.

J’ai acquis en un mois certainement plus de capacités que d’autres stagiaires en six : j’ai fait un dépôt de marque communautaire toute seule, un contrat cadre moi-même,  un dossier contentieux, j’ai rédigé des questionnaires afin de créer des contrats, appris à utiliser correctement une base de données et j’en passe.

J’ai également eu la chance d’être contente d’aller au bureau le matin et de travailler avec des gens qui s’intéressaient à moi, à mon travail et qui prenaient mon avis en considération. Je ne comptais que sur le fameux dicton « on est jamais mieux servi que par soi-même » et je me suis rendue compte que finalement le travail d’équipe était beaucoup plus avantageux et ne pouvais que nous pousser à l’excellence.

Sandra m’a demandé de parler de ce qui s’était bien passé et de ce qui s’était moins bien passé durant ce stage. Pour le négatif on repassera, car je n’ ai rien en tête ( mis à part l’absence de climatisation par 40°c….)  Même les petits « manques » concernant la décoration ou autre m’ont été bénéfiques dans la mesure où j’ai trouvé une excuse pour faire les soldes au boulot.

Non, vraiment, je suis heureuse de ce que ce stage m’ait apporté tant d’un point de vue humain que professionnel.

J’ai également reçu ma licence dans le même laps de temps. Je n’ai jamais été aussi fière de toute ma vie. Fière de rendre fières toutes les personnes qui m’entourent. Fière de moi d’avoir réussi à passer cette première étape malgré des moments difficiles.

Je suis consciente du fait qu’on ne fait rien avec une licence de droit mais je suis certaine que je ne m’arrêterais pas là. Je ne sais pas si je deviendrais avocat..

Mais je sais que je n’ai pas été déçue de ce que j’ai vu de ce quotidien ( mis à part les longues recherches juridiques.. ) Je n’ai pas réellement de modèle féminin dans le monde professionnel, mais si je décidais de prendre cette voie, je voudrais certainement ressembler à Sandra dans la mesure où elle représente exactement ce à qui j’aimerais ressembler plus tard : une femme forte, indépendante, courageuse, bourreau du travail mais épanouie par ce qu’elle fait et surtout par qui elle est.

Je finirai cet article en rappelant qu’on recrute chez Azria Avocats, et que si vous vous décider à postuler, c’est une belle expérience qui vous attend.

Faute avouée est à moitié pardonnée ?

Aujourd’hui, Natacha (pour ceux qui n’ont pas vu les épisodes précédents, Natacha est une stagiaire qui a rejoint le cabinet il y a 15 jours) m’a posé une question à laquelle je ne m’attendais pas : « je suis un peu déçue, je pensais qu’après 15 jours, vous auriez écrit un article sur Barbara et moi !(toujours pour ceux qui ne suivent décidemment pas, Barbara a également rejoint le cabinet, le même jour que Natacha) Vous racontez tout ce qui vous arrive dans votre vie professionnelle et vous n’avez même pas parlé de nous !! ».

Manifestement, Natacha était déçue et je lui ai donc fait un aveu. En réalité, j’ai écrit un article qui parlait (un petit peu) d’elle. Je l’ai même publié. Il est resté en ligne à peine une journée et je l’ai supprimé. C’est la première fois que je faisais ça (j’ai souvent eu la tentation de faire marche arrière, mais je ne l’avais jamais fait jusque là).

Et voilà, j’avoue, la semaine dernière, j’ai supprimé un article.

Pourquoi ? Tout simplement, parce que j’y faisais un aveu de faiblesse, je racontais que j’étais tombée malade et que pendant une semaine, je n’avais pas vraiment été à la hauteur.

Et donc, après quelques heures en ligne, je l’ai supprimé. Parce qu’assez rapidement, j’ai eu des mails de clients s’inquiétant de leur dossier, de leur deadline (et de ma santé aussi bien sur !!) et je me suis dit qu’il valait mieux le supprimer pour ne pas susciter de réaction négative.

Quand j’ai raconté cela à Natacha, sa réponse a été cinglante « et alors, vous n’avez pas le droit d’être malade, vous ?? ». Et je lui ai dit qu’effectivement, c’était compliqué, que pour les clients, leur avocat (oui, je suis avocat, pas avocate. Je suis totalement insensible à la féminisation des titres, mais c’est un autre sujet, alors même que je suis totalement, résolument, passionnément féministe) ne devait pas être faible, qu’une bonne partie de notre métier consiste à les rassurer sur notre capacité à gérer leurs difficultés.

Et donc, oui, j’avoue, j’ai été faible. Pas faible d’être tombée malade, pas faible d’avoir traîné pendant une semaine, non, cela c’était simplement être humain.

Ma faiblesse a consisté à fonctionner comme le font beaucoup de politiques : parier sur la médiocrité des gens, plutôt que sur leur intelligence. Je me fais souvent cette réflexion en écoutant les débats politiques « en fait, ils pensent qu’on n’est pas capables de comprendre !!! ». Et comme eux, j’ai cédé à cette tentation.

J’ai refusé de croire que mes clients comprendraient que oui, bien sur, comme tout le monde, je peux attraper la grippe et donc, être fatiguée. Et que ce n’est pas pour autant qu’ils vont retirer leur dossier du cabinet.

C’était idiot, évidemment.

Donc, parce que Natacha a attiré mon attention là dessus (et aussi, un peu pour lui faire plaisir parce que c’est un article qui parle un peu d’elle), je le remets en ligne ici. Et je fais un pari sur l’intelligence.

 

 

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Quand tout ne se passe pas comme prévu…

En général, quand j’évoque mon quotidien d’avocat, je trouve toujours quelque chose de positif à mettre en avant, j’essaie de le faire parfois de manière subtile (hum, hum…) ou détournée, mais j’essaie autant que possible de sortir la tête haute de mes articles. Sauf que ce soir, cela va être compliqué.

J’aurais voulu pouvoir vous raconter une semaine de réussite totale, la semaine où j’aurais accueillie deux nouvelles personnes au bureau (Barbara et Natacha, j’en ai parlé ici…) et bien sur, dans mon plan, cela se passait magnifiquement bien.

Je ne sais pas pour vous, mais moi, dans mes plans, tout se passe toujours super bien.

Parce que dans mon plan, j’ai anticipé les choses bien sur, et j’ai donc tout prévu :

  • les ordinateurs installés, paramétrés, avec internet qui fonctionne, la messagerie personnalisée, le réseau avec l’ensemble des dossiers accessible ;
  • la répartition des dossiers par matière souhaitée par chaque nouvelle collaboratrice ou stagiaire ;
  • les fournitures achetées et distribuées (je me souviens que c’était un de mes trucs préférés à chaque nouveau job : les fournitures !! Comme à la rentrée scolaire.. 😉 ;
  • les derniers détails manquants au bureau (les poubelles de bureau, c’est bête mais c’est pratique ! et j’en cherche désespérément des jolies…, la vaisselle pour déjeuner sur place si besoin, jolie aussi évidemment…etc…) ;
  • la méthodologie du cabinet personnalisée pour chacune…
  • Enfin, bref, un cabinet parfait avec une avocate parfaite qui vous accueille avec le sourire et vous souhaite la bienvenue !

 

Oui, j’aurais aimé vous raconter cette histoire là, sauf que cela ne s’est pas tout à fait passé comme prévu, évidemment…

D’abord, jusqu’à vendredi dernier, je n’avais strictement rien fait, débordée, pas le temps, je ferai tout cela tranquillement le week-end avant leur arrivée le lundi (ben quoi, je comptais large !!)

Et le petit grain de sable arrive, le truc qui vous démolit le plan parfait : je suis bêtement tombée malade.

Oui, je sais, c’est bête, je n’avais pas prévu. Et donc, je suis malade tout le week-end (mais vraiment malade, pas le truc où vous râlez gentiment mais bon, vous êtes debout quand même, malade, je ne PEUX pas bouger…) et je passe le week-end à prier qu’au moins lundi, ça ira, parce que bon, elles arrivent !!!

Et le lundi, évidemment, vous l’aurez compris, je suis toujours malade…Mais je vais au bureau quand même, je les accueille tant bien que mal, je leur explique « bon, j’avais prévu que tout serait parfait, mais en fait, non, mais bon, c’est pas grave, hein, je vais m’occuper de tout très vite ! » et je commence à parler, parler, leur expliquer le fonctionnement du cabinet, les premiers dossiers, et je parle, je parle..

Ensuite, je passe aux ordinateurs (que j’avais quand même prévu…il y a une limite à l’impréparation), et le sort se moque de moi : un des ordis ne marche pas, internet coupe, le nouveau ventilo (oui, quand même, j’avais prévu deux, trois trucs) marche lui mais est à peu près aussi efficace qu’un éventail troué.

Je vous assure qu’à ce moment, j’avais l’impression que TOUT se liguait contre moi pour que cette arrivée soit un échec. Mais je ne m’avoue pas vaincue (je ne m’avoue jamais vaincue, c’est mon grand problème) et je continue de parler, d’expliquer, d’essayer de préparer.

Et à 12h, forcément, je ne PEUX plus parler, ni bouger, ni rien en fait. Et là, je me résouds à l’évidence (je sais bien que pour ceux qui me lisez, c’est du bon sens, vous allez vous dire « mais enfin, Sandra, ne sois pas idiote, si tu es malade, tu restes chez toi !!! » mais ceux qui sont à leur compte, dans une petite structure, eux me comprendront, j’en suis sure !).

Et donc, lundi à 12h, l’évidence, c’est d’aller chez le médecin bien sur. J’en sors avec la confirmation que je suis bien malade, une ordonnance d’une page et une recommandation de repos strict.

Mais bien sur, si j’avais écouté ce conseil, cet article aurait eu une dimension positive et j’avais prévenu que ce n’était pas le cas. Donc, 2ème grosse erreur, je ne rentre pas chez moi, non, bien sur, je retourne au bureau.

On ne peut pas dire que je suis très efficace mais bon, j’y suis, j’essaie de régler tous les petits soucis techniques et d’aider autant que possible Barbara et Natacha dans leur installation, sauf qu’en fait, je ne suis bonne à rien.

Mardi, rebelote, j’y retourne, internet fonctionne et elles ont retrouvé un accès aux dossiers, c’est déjà ça !

Sauf que moi, mon état ne s’arrange pas vraiment, au contraire et qu’en plus, les mauvaises nouvelles s’enchaînent (oui, en général, vous le savez, c’est la loi des séries) : je reçois une assignation d’un mandataire judiciaire pour un client que j’apprécie vraiment beaucoup (on avait fait la liquidation judiciaire de sa boite 3 ans auparavant, j’en garde d’ailleurs un souvenir à la fois parmi les plus tristes de ma carrière mais aussi parmi les plus émouvants : ses salariés venus assister à l’audience pour le soutenir et tout le monde en larmes à la fin dans les bras les uns des autres…). Et donc, ce monsieur qui s’est battu pendant des années pour sauver sa boite mais surtout et avant tout les 20 emplois concernés (en perdant au passage la totalité de ses économies) se voit réclamé 1 million d’euros pour des fautes de gestion (qu’il n’a absolument pas commises évidemment !).

Donc, je reçois cette assignation et j’en suis encore plus malade, le pire étant qu’en l’appelant pour en discuter, je réalise qu’il n’est absolument pas au courant, que je le lui apprends et il se prend le ciel sur la tête. Autant vous dire que je n’en mène pas large quand je lui parle…

Et donc, la semaine continue à l’image de ce naufrage, rien ne va, je dois appeler des clients pour leur dire que je suis malade et que je dois décaler des éléments que je devais leur envoyer (oui, je préfère toujours dans ce cas anticiper et dire, désolée, je n’ai pas pu mais je fais ça au plus tôt, je crois que les clients préfèrent à la fois l’honnêteté et surtout d’être informés avant de relancer parce-qu’ils ne reçoivent pas la réponse attendue).

Je réalise trois jours après que j’avais fixé un rendez-vous téléphonique à une étudiante pour l’aider à se préparer à un entretien hyper important pour elle et que j’ai juste complètement oublié (bon, j’ai vu sur les réseaux sociaux qu’elle avait été reçue à ce Master le plus recherché en Droit des affaires et ce sans aucun conseil de ma part, donc cela me soulage un peu..), je dois l’appeler pour m’excuser mais j’en suis encore rouge de honte..;

Et donc, voilà, ce soir, je me résous à l’évidence, cette semaine aura été un échec sur toute la ligne, l’arrivée de Barbara et Natacha loupée, cette semaine que j’avais pourtant idéalisée n’est pas à la hauteur (et moi non plus évidemment).

Et la seule note positive que j’ai pu trouver à cette mésaventure, c’est me dire « et oui, parfois, les choses ne se passent pas comme prévu, je n’aurais pas été parfaite comme je le voulais, mais bon, tant pis, j’ai fait au mieux avec la situation que je devais gérer ». Et le pire, c’est que cela m’aide un peu de le penser.

 

 

Pour ceux qui veulent vraiment une happy end : Ce matin, Natacha recevait son diplôme de fin d’année. Elle nous a raconté en arrivant au bureau sa fierté d’être la première diplômée de la famille, ses petits frères qui étaient venus et qui avaient mis un costume pour l’occasion, sa mère qui appelait sa grand-mère en Facetime pour assister un peu à l’événement avec un sourire et des larmes dans les yeux dont je me souviendrai longtemps.

 

 

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Communiquer ou bilan de mon site après 6 mois..

Aujourd’hui, j’ai eu May au téléphone, on avait convenu de faire un point sur mon site, voir comment le peaufiner, l’améliorer. En réalité, May me l’avait proposé depuis des mois mais comme toujours, j’ai laissé filer le temps.

Après 6 mois, c’était enfin le temps de parler du site et j’ai adoré cette conversation. Parce qu’avec May, ce n’est jamais juste un point sur le nombre de visites (je crois même qu’on n’en a pas parlé) mais elle m’interrogeait : Comment je me sentais avec le site ? Quels étaient les retours ? Comment je prenais le fait de publier des articles ?

Je lui ai dit ce que m’ont dit quasiment tous mes clients : que le site me ressemblait ou plus exactement qu’ils m’y reconnaissaient, qu’il était différent des sites d’avocat « classiques » mais justement plus « humain ».

Enfin, bref, je me suis dit que c’était aussi l’occasion de faire un point ici sur cette nouvelle façon de communiquer pour moi. J’y pensais depuis quelques jours quand j’ai lu un article sur Linkedin dans lequel je me suis reconnue. L’auteur expliquait sa peur de publier ses articles sur les réseaux sociaux et je dois avouer que je partage complètement ce sentiment.

Quand j’ai commencé ces articles il y a 6 mois, je pensais leur donner une orientation très juridiques, des conseils pratiques pour les chefs d’entreprise, pas des kilos de jurisprudence ou de doctrine mais des outils quand on n’a pas forcément les moyens de faire appel à un avocat.

Et je ne sais pas comment, mais le ton a progressivement basculé, je suis passée sur un registre plus personnel, des articles où je parle de mon quotidien d’avocat, des questions que je me pose sur le développement de mon activité, mes bureaux, mon équipe.

En réalité, si je suis honnête, je réalise qu’il y a deux raisons à cela : la première, c’est plus facile ! Et oui, quand je dois juste raconter ma vie, pas de recherches à faire, j’avoue que cela me prend beaucoup moins de temps (et le temps est toujours une denrée après laquelle je cours…).

La deuxième raison est aussi que je crois que cela suscite plus de réactions. Sur un article juridique, il y aura peu de commentaires (et c’est logique bien sur). Quand j’évoque mon quotidien, cela suscite des remarques, des interrogations et donc de l’échange et c’est ce que je préfère !

J’ai même découvert avec beaucoup de plaisir que des confrères me lisent.

Alors, je dois aussi avouer que cela n’est pas simple de se raconter : je n’ai jamais été très fan des réseaux sociaux (je n’avais pas de compte FB il y a 6 mois, c’est dire !), et à chaque fois que je publie, j’ai d’abord une réaction de panique. Je me dis « mais c’est NUL !! Quel intérêt de raconter cela !! Je vais perdre toute crédibilité auprès de mes clients !!! » (je n’oublie pas que si j’écris c’est dans une démarche professionnelle, pour donner de la visibilité à mon cabinet).

Et donc, les premières minutes après le clic de publication sont stressantes, je l’avoue bien volontiers. Je n’ai aucune difficulté à plaider, à prendre la parole devant 200 personnes, à animer des conférences, mais la publication est un vrai moment de solitude.

Parfois, je n’ai que très peu de retours (les fameux Like, une drogue dure ce truc…) ou pas de commentaires et je me remets en question. Et à d’autres moments, les choses s’emballent et je suis ravie, j’essaye d’ailleurs de répondre à chacun.

Donc, en résumé, communiquer (ou en tout cas essayer) n’est pas une chose facile mais c’est souvent gratifiant.

Et maintenant, vous vous posez peut-être la question (personnellement, je me la poserai) : « ok Sandra, tu es contente, tant mieux pour toi ! mais est ce que cela sert à quelque chose ??? Est ce que tu as eu des clients grâce à cela ??? ».

Et je dois dire que ma plus grande surprise vient de là, des résultats obtenus en 6 mois à peine.

Quand j’ai lancé le site avec May, elle m’avait dit qu’en publiant régulièrement (et je suis très, très loin de mes prévisions là dessus, je pensais publier au minimum 2 articles par semaine…cette blague !), je verrai des résultats en 6 mois. Je lui faisais confiance mais je ne voyais pas trop le type de résultats que je pourrai avoir.

Et donc, après 6 mois, voilà ce qui s’est passé :

  • la première surprise : mon classement sur Google ! Je suis passée en 6 mois sur la première page Google avec la recherche « avocat TPE » et « avocat PME »  !! et ce sans payer aucune publicité, ni aucun vrai travail de référencement (May a proposé de me former là dessus, mais encore une fois, le temps…). Elle m’a dit à plusieurs reprises qu’en sélectionnant un peu mieux mes mots clefs sur certains articles, j’aurais encore plus de visibilité mais bon, j’avoue, là dessus, je suis nulle ! je ne comprends rien aux mots clefs recherchés par les gens…

Je crois d’ailleurs que le  m’a trouvé comme cela, en tapant « avocat TPE » et ensuite en allant lire mes articles ! Je trouve cela très surprenant !

Grâce au site mais surtout au guide fait avec May, j’ai eu une énorme surprise. Je n’ai pas encore le droit d’en parler (encore quelques mois de patience), mais j’avoue que c’est à ce jour, le résultat auquel vraiment je ne pensais pas en me lançant sur le net. Je laisse un peu de suspens bien sur, mais j’en parlerai dès que ce sera possible.

  • Et maintenant, parlons des clients ! Alors, incroyable mais vrai, OUI, j’ai eu des nouveaux clients grâce à internet. Ils ne m’ont pas trouvé sur le net mais grâce aux articles (les fameux like qui vous permettent d’être vus sur les pages de plein de monde…et oui, ce n’est pas que gratifiant, cela est aussi utile !!!). J’avoue que j’étais sceptique au début : quels types de clients allaient arriver ?? Je ne croyais qu’au bon vieux « bouche à oreille ». Comme je me trompais ! En lisant mes articles, ces nouveaux clients ont surtout découvert ma vision du métier, mes valeurs. Ils ne savaient pas si j’étais une avocate efficace et je crois qu’ils m’ont tous dit « bon, on va voir un premier dossier et ensuite on avisera ! ». Et je dois dire avec une grande fierté qu’ils m’en ont ensuite confié d’autres !

Un autre résultat (peut-être plus logique…) est le retour d’anciens clients, des personnes que j’avais perdues de vue (grosse erreur de ma part, tous les spécialistes du marketing vous le diront, il FAUT régulièrement s’adresser à ses clients pour ne justement pas perdre le contact !). Je ne faisais pas de newsletter, rien, dans le meilleur des cas, une carte de vœux en fin d’année et c’était tout ! Et voilà, comment on perd des clients précieux (alors qu’ils étaient à priori satisfaits de mon travail..). Et donc, quand ils m’ont vue réapparaître sur le net, écrire ces articles, ils m’ont recontacté et c’est une marque de confiance que j’apprécie à son juste prix.

Donc, en conclusion, cette expérience est pour moi très positive. Je pense que ce n’est que le début (j’ai prévu de faire un autre point en fin d’année évidemment) et que si je fais les choses un peu plus sérieusement, avec plus d’assiduité (sans que cela nuise aux dossiers évidemment qui restent ma priorité absolue), j’aurais encore plus de résultats.

  • Et donc, si certains d’entre vous qui me lisent hésitent à sauter le pas, à écrire des articles pour se donner une visibilité professionnelle, sincèrement, faites le, cela vaut le coup !

Histoire de mon canapé ou comment passer un bon début de week-end

 

Cette semaine, une de mes clientes a été assignée. Je reçois donc un mail d’un Confrère qui me transmet les éléments. Je l’appelle pour en discuter. Il se révèle très sympathique (ce qui est plutôt agréable, notre métier est déjà assez dur, si en plus, on peut éviter de se taper dessus entre Confrères, je préfère).

Après ce premier contact, il va consulter mon site (peut-être par curiosité, ou pour confirmer mon adresse professionnelle, je ne sais pas…) et laisse un commentaire : « euh, il y a un canapé dans vos locaux, pas sur que ce soit autorisé par notre règlement… »

Je réponds en blaguant (j’étais absolument convaincue qu’il plaisantait…cela ne m’a pas traversé l’esprit une seconde qu’il pouvait être sérieux là dessus !) et j’oublie l’histoire, surtout que certains ici le savent, mais mon canapé, je l’adore ! J’ai choisi la couleur et le tissu sur mesure, j’ai attendu 8 semaines pour le recevoir, cela a conditionné le reste de ma décoration, enfin, bref, ce canapé, c’est tout un truc !

Deux jours plus tard, nous échangeons de nouveau des mails par rapport à notre dossier commun et je lui écris : « au fait, merci d’avoir été voir mon site et d’avoir laissé un commentaire ! ah ah ah, vous êtes trop drôle avec votre histoire de canapé  » et là je réalise en lisant sa réponse qu’il est TRES sérieux et qu’il voulait vraiment attirer mon attention sur un manquement possible de ma part !

Je peux vous dire que je vis alors un horrible moment de solitude (c’est quand même très limite pour un avocat de ne pas maîtriser son propre règlement intérieur…et encore pire quand c’est un contradicteur qui attire votre attention sur le sujet, aussi sympathique soit-il) et je me dis que je dois creuser la question (en commençant déjà à me demander ce que je vais faire de mon superbe canapé !!!). Je repense aussi à TOUS les cabinets où j’ai bossé où j’ai toujours vu des canapés et ça m’énerve vraiment…

Et donc, ce matin, je profite du week-end et je me mets à chercher : Règlement Intérieur National, Règlement du Barreau de Paris, RIEN !! Je cherche même dans les décisions du Conseil de l’Ordre, RIEN !
Et finalement, je fais une recherche sur Google (au bout d’un moment, je ne voyais plus que ça) et je découvre avec stupeur cette fameuse règle de l’interdiction du canapé !!! Je trouve sur Twitter des Confrères qui se posent la question de la raison et un post dans un forum où un Ordre l’aurait autorisé exceptionnellement à une Consoeur parce qu’elle était enceinte de 6 mois mais en lui demandant de le retirer après son accouchement…

Je peux vous dire qu’à ce stade, j’envisage déjà le réaménagement de mon appartement pour faire entrer un canapé supplémentaire…
Bon, heureusement, je suis plutôt déterminée (et j’adore mon canapé !!!) donc je ne m’avoue pas vaincue et je continue à chercher…et là OUF, je découvre ça !

Donc, en résumé (je comprends que tout le monde ne lise pas forcément l’article en lien), il semblerait que cette règle ait bel et bien existé mais qu’elle a été supprimée depuis un moment (l’article de cet ancien Bâtonnier qui évoque sa suppression date déjà de 2009). Je pense même que cette règle a été supprimée avant ma prestation de serment !!!

Et faisant quand même confiance à un Bâtonnier quand il écrit que l’interdiction a été levée, je vais donc profiter encore un peu de mon canapé mais même si je suis un peu rassurée, je ne le suis pas non plus complètement…Donc, si des Confrères me lisent et en savent un peu plus sur le sujet, je prends toutes les infos officielles.

Pour les curieux qui se demandent pourquoi cette règle étrange : il semblerait qu’elle date d’une époque où on s’inquiétait « d’abus » éventuels d’avocats envers leurs clientes en situation de détresse…Mais là aussi, je veux bien une confirmation si quelqu’un en sait plus !

Conclusion : Il faut être prête à passer deux heures de son samedi matin à chercher une règle qui n’existe plus pour garder son beau canapé !

 

Quand on apprend à déléguer

 

Pendant très longtemps, j’ai pensé qu’il n’y avait que moi qui savais faire les choses comme je le voulais, j’ai toujours eu du mal à déléguer. Attention, je ne veux pas dire que je pensais être la seule à devoir tout faire, non, non, non. J’ai toujours eu une équipe pour m’aider et des personnes de grande qualité d’ailleurs.

Mais je n’ai jamais eu, jamais voulu d’assistante. D’abord, je préférais (en toute honnêteté) payer quelqu’un qui avait un profil d’avocat et donc qui pouvait m’aider dans le traitement des dossiers. Cela me semblait un investissement trop couteux et surtout qui ne rapportait pas de chiffre d’affaires directement.

Et récemment, grâce à un client, j’ai rencontré Caroline qui a créé depuis quelques années avec Julie son associée, une activité d’Office Manager externalisé (Perles Office). On avait discuté sur Facebook et finalement un jour, on a déjeuné ensemble.

Je n’étais pas sure de vouloir travailler avec une Office Manager : je me disais mais je n’ai rien à lui donner comme boulot ! ou alors, je le ferai beaucoup plus vite qu’elle, c’est du temps perdu !! ou encore, elle ne saura pas le faire exactement comme je le veux moi !!! oh et puis, autant être honnête, cela a aussi un coût !

Mais Caroline est une jeune femme dynamique, entreprenante et très rapidement, j’ai eu envie de travailler avec elle.
Elle m’a donc présenté Virginie, une de ses Perles. Nous avons passé une mâtinée toutes les trois à parler de mes besoins, de ce que j’aimerais lui confier et ce matin, Virginie est venue commencer à travailler au bureau.

Et je peux vous dire que je tombe des nues !

Pour l’instant, (rappelez vous, elle n’est arrivée que ce matin..), elle a déjà parfaitement intégré l’ensemble des projets que je veux mettre en place à moyen ou long terme, a créé une liste de tâches, les a décomposés en différentes missions en leur donnant une priorité. Enfin, comment vous dire, j’y vois CLAIR !

Avant, j’avais des tas d’idées et je n’avais évidemment jamais le temps de les mettre en œuvre, tout passait toujours après les dossiers. Et maintenant, je réalise que bien sur, je peux en confier une bonne partie, mais surtout le confier à quelqu’un de bien meilleur que moi pour les réaliser !

Depuis, je me dis que toutes ces belles idées vont enfin être mises en œuvre (certaines datent de 2008, hum, hum…oui, un peu comme pour mon site) et cela me donne une vraie satisfaction. Je réalise aussi que le budget dépensé va me permettre en réalité de dégager du temps pour des choses plus constructives et donc bien sur de me concentrer sur mon cœur de métier.
J’ai aussi le sentiment d’avancer à titre personnel. Quand on dirige une petite entreprise, on croit qu’on doit tout faire soi-même, vérifier chaque détail et en fait, non évidemment. Il faut simplement trouver les bonnes personnes et ensuite leur faire confiance. Et donc, voilà, aujourd’hui, je crois que j’ai trouvé MA perle.

Et vous, vous arrivez à déléguer ?

 

 

Mon article dans le Figaro

J’ai commencé à écrire cet article en fin d’après-midi pour arrêter au bout de quelques minutes, parce que cela sonnait faux, parce que je me suis demandée ce que j’essayais de faire passer comme idée.

Pour vous permettre de comprendre, je voulais parler de mon article paru mercredi dans le Figaro et vous dire à quel point j’étais contente, fière, vous dire merci de me suivre ici, bla bla bla…

Oui, bla bla bla, parce que j’ai commencé à réfléchir et je me suis dit « mais mince, pourquoi est ce que je suis si contente de cet article dans le Figaro ?? ».

Alors, si je suis tout à fait honnête, évidemment, cela fait une bonne publicité pour le cabinet, cela me donne une visibilité de quelques secondes (oui, parce qu’en réalité, je ne suis pas sure que beaucoup de gens l’aient lu…).

Mais ce n’était pas la seule, la vraie raison : j’étais fière de moi, oui, ma tête et mon nom dans le journal !!

Et je crois que c’est un peu la même chose avec les réseaux sociaux, on veut être suivi, lu, on compte le nombre de commentaires, de likes…

Mais en réalité, qu’est ce que cela change ? Est ce que je suis une meilleure avocate que la semaine dernière ? Evidemment que non ! Je peux vous assurer pour en avoir croisé quelques uns que les avocats « médiatiques » ne sont pas forcément les meilleurs (et de loin…).

Donc, je vais prendre cet article pour ce qu’il est : un petit moment bien sympathique, un peu comme quand on sort d’un restaurant où l’on a bien dîné et où l’on se dit, vraiment c’était sympa cette soirée ! Deux jours après, on n’y pense plus vraiment..

En revanche, je vais continuer longtemps à faire partie de ces milliers de confrères qui font leur travail sérieusement, sans qu’on parle d’eux, sans qu’ils soient connus, qui ne font certainement pas la Une du 20h (le rêve de tous les pénalistes !!! pour eux, c’est la consécration et la gloire assurée).

Alors, oui, c’est sur, j’avoue, cet article m’a surement fait plaisir pendant quelques jours mais en terminant ce post, je vais me remettre au travail, parce que finalement, il n’y a que cela qui marche vraiment auprès des clients, non ?

 

P.S : comme je ne suis pas à une ou deux contradictions près, je mets quand même le lien vers l’article (version papier Article FIGARO) et le lien vers une page où il est plus lisible (parce que quand même, j’essayais de donner une info juridique à la base !). Si cela peut être utile à une seule personne, cela me ferait vraiment plaisir !

Avant / Après

Je sais que j’ai radoté pendant des mois auprès de mes clients, mes amis, auprès de ceux qui gentiment me suivent ici et m’encouragent ou me félicitent, d’abord de ma recherche de locaux (cela a pris des mois !), de mes déconvenues (j’avais d’abord trouvé d’autres bureaux mais il y a eu tellement de péripéties que je les ai abandonnés), puis les travaux, puis les meubles…Enfin, bref, beaucoup de bla-bla pour quelque chose qui peut sembler anodin mais qui ne l’est pas pour moi.

Des bureaux pour un avocat, ce n’est pas un simple lieu de travail, c’est aussi une image de soi et les clients y sont souvent sensibles. Pour ceux-ci, je l’ai déjà raconté mais je fais un vrai pari. Un pari que mes clients ne s’arrêteront pas à une adresse moins chic (mais bon, j’avais mis la barre tellement haut dans le passé que je ne pouvais faire que moins chic…), un pari un peu comme celui que je fais ici en racontant mon quotidien d’avocat.

Quand j’ai commencé à travailler avec May sur le site, j’ai beaucoup tergiversé sur le choix des couleurs et elle m’a encouragé et soutenu quand j’ai décidé de faire quelque chose qui me ressemblait vraiment, à mon goût. Au début, je m’inquiétais vraiment, « est ce que cela allait plaire ou pas ?  » et les premiers retours ont été très positifs. Mais ce qui m’a fait le plus plaisir, c’est quand des gens qui me connaissaient (clients, personnes que j’ai rencontrées en formation, proches) me disaient « ah oui, en fait, ça (te) vous ressemble tellement ! ».

Quand on est avocat, être soi, ce n’est pas forcément une démarche naturelle. On est beaucoup en représentation, quand on plaide bien sur, mais aussi, dans les négociations d’affaires.

D’ailleurs, ces dernières semaines, j’ai eu deux retours de clients (que je pourrais maintenant qualifier de proches, je les vouvoie toujours, c’est une question de principe pour moi, cela les fait rigoler d’ailleurs, je pense qu’ils me trouvent un peu ridicule avec cela…) sur mon site et ma communication ici.

Ces deux clients (Oui, oui, je parle de vous, C. et O.) sont les deux personnes avec qui j’ai beaucoup discuté lors de la création de mon site. Je leur fais vraiment confiance, ils sont brillants, évoluent dans le digital et leur avis a de l’importance pour moi. Je voulais innover, casser un peu les codes classiques de l’avocat (je l’ai un tout petit peu fait en matière de facturation) et ils m’ont donné des conseils, des idées.

Et ensuite, ils ont commencé à me lire ici et m’ont fait la semaine dernière une remarque qui au début m’a un peu vexée (enfin, pas vraiment vexée, mais bon, étonnée). En résumé, ils m’ont dit tous les deux « alors, en fait, vous vouliez avec ce site faire l’avocat disruptif, digital, mais à la place, vous avez fait l’avocat humain ! ».

Evidemment, cela se voulait drôle (je me marre toujours beaucoup avec eux…) et un peu ironique mais j’ai réalisé qu’en fait c’était exactement cela. Totalement involontairement, ici, j’ai été sincère, j’ai raconté des histoires qui me tenaient à coeur. Et l’avocat « disruptif, digital, innovant » s’est éloigné et j’ai accepté d’être moi. Et tant pis si cela n’est pas conforme à l’image de l’avocat aux dents longues, impitoyable en affaires, dur, etc…

Et donc, vous vous demandez peut-être pourquoi raconter tout cela alors que j’avais commencé à parler de mes bureaux ??? Parce que tout cela est dans la continuité, mes nouveaux bureaux me ressemblent, il s’agit d’un open space, il n’y a pas de bureau de chef (tout le monde a le même en fait), il y a un énorme canapé (sans sa housse pour l’instant) parce que j’adore parler des dossiers, batailler sur un point de droit avec une collaboratrice mais en étant bien installée, j’ai choisi une décoration qui me plaisait, sans prétention, simple et confortable, sans me demander si cela allait plaire aux clients mais juste si cela me plaisait à moi.

Bon, maintenant, en toute honnêteté, si vous aimez aussi, j’avoue que je préfère…;-)

Un mail d’une étudiante

 

Je parle de temps en temps des cours que je donne à Assas (ici par exemple). Et la dernière fois, j’ai discuté (comme souvent d’ailleurs) avec trois étudiants à la fin du cours. On parlait du monde professionnel, des stages à faire pour avoir un bon CV, de la difficulté quand on doit par ailleurs financer ses études.

Alors, avant d’être enseignante à Assas, j’y ai été étudiante (il y a très, très, très longtemps…) et mes parents n’avaient pas les moyens de financer totalement mes études. Donc, je bossais en parallèle de mes cours comme vendeuse chez Kookaï et ce n’était pas simple de faire des stages (évidemment, ils étaient non rémunérés). Il fallait choisir entre gagner un peu d’argent ou construire son CV. Sans parler d’avoir en plus accès à un réseau et à un carnet d’adresses qui donne une porte d’entrée aux meilleurs stages.

Et donc ces étudiants me racontaient justement leurs mêmes difficultés, l’une d’entre elles m’expliquait qu’elle travaillait comme assistante pendant l’année dans un cabinet d’avocats (que je ne cite pas tout simplement parce-que cette décision ne m’appartient pas). Mais dommage que je ne puisse pas le faire parce-que (croyez moi sur parole) c’est un des meilleurs cabinets d’avocats en France (pour moi, LE meilleur cabinet) en matière de fusions/acquisitions. J’ai déjà eu quelques dossiers avec eux (je représentais le vendeur et eux l’acquéreur) et franchement, ils sont vraiment brillants et leur réputation n’est pas usurpée.

Donc, en discutant avec B. (je ne veux pas non plus dévoiler le prénom de mon étudiante) et qu’elle me fait part de ses doutes pour l’avenir, je lui dis qu’il faut justement leur demander à eux un stage !!! Elle me dit y avoir pensé mais se demande si cela va marcher…Elle me raconte qu’elle est prise de haut par des stagiaires qui lui font bien sentir justement qu’elle n’est « qu’assistante ». Mais cette jeune femme a de l’énergie et ne se laisse pas faire. J’insiste donc lourdement en lui disant qu’il faut absolument qu’elle le fasse, que ce sera une opportunité unique, que sur son CV ce nom là marquera tout recruteur potentiel.

Et je lui dis après cela de me tenir au courant si cela marche. J’avoue que je n’y pense plus trop pendant quelques semaines. Et aujourd’hui, je reçois un mail que je vous cite :

«  Après votre conseil je suis allée dans le bureau de l’associé pour demander un entretien pour un stage d’été. Cependant, il n’avait pas vraiment l’air intéressé car mon profil ne correspond pas exactement à ce qu’ils recherchent. 

En effet, c’est très très rare qu’une L3 obtienne un stage ici, sans connaissances. 

Mais, je n’ai pas abandonné et j’en ai parlé avec un avocat du cabinet, avec lequel j’avais travaillé. 

Apparemment, ce dernier est allé parler à l’associé en disant que je travaillais volontiers et efficacement et… j’ai ainsi obtenu mon stage pour cet été!!!!! ».

 Je suis sincèrement enchantée de lire cela et pour plusieurs raisons :

  • Cette étudiante a saisi l’opportunité de discuter avec un avocat de son parcours personnel (ce n’est pas forcément évident) ;
  • Elle a suivi le conseil donné en osant franchir la porte du patron (ça aussi, ce n’est pas forcément simple ! Dans ce cabinet, les associés traitent de dossiers colossaux, n’ont pas dix secondes à perdre, donc, il faut oser quand on est une jeune femme d’à peine 20 ans demander un truc que personne n’obtient en principe jamais !)
  • Elle n’a pas lâché l’affaire au premier non et en a parlé à un autre ! Jusqu’à obtenir ce qu’elle voulait !

J’ai trouvé cela tellement réjouissant que j’ai voulu le partager ! On ne parle que de l’apathie des jeunes de la génération des « millenials », de leur manque d’implication et je rencontre souvent des jeunes inquiets, qui se demandent comment faire au mieux et saisir les opportunités. Donc, je dis un énorme BRAVO à B.

Pour l’anecdote, je me plaignais ici il y a quelques jours de devoir corriger les consultations de mes étudiants alors qu’il faisait si beau. Et voilà, un petit mail et je me dis que cela vaut le coup en fait…

P.S : sur la photo, B. n’apparaît pas. Il s’agit d’une partie des étudiants que j’ai eus ce matin, c’était mon dernier cours de l’année scolaire et je leur ai proposé s’ils le souhaitent de raconter ici leur vision de mes cours. On verra bien si un d’eux franchit le pas !

 

Des clients pas comme les autres

 

 

Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui, je voudrais vous parler de deux de mes clients en les citant.

C’est une chose rare d’abord parce que la communication des avocats est très encadrée. Je n’ai pas le droit de parler comme cela de mes clients, je suis tenue à la confidentialité évidemment (avec quelques exceptions : par exemple si mon client me cite directement sur son site ou dans la presse).

Mais aujourd’hui, j’accepte d’enfreindre cette règle et de parler d’eux pour deux raisons : d’abord, parce qu’ils m’y autorisent bien sur et ensuite parce qu’il s’agit de très proches : ma petite sœur et mon beau-frère !

Depuis plusieurs mois, ils travaillent d’arrache-pied sur le lancement de leur nouveau projet et je les accompagne bien sur un plan juridique. Et voilà, leur site Coco & Freddy est lancé depuis hier (et les premières commandes arrivent déjà !!) et je voulais les mettre en lumière.

Je fais vraiment une entorse à une règle que je m’étais fixée : ne pas mélanger dans ma communication sur les réseaux sociaux le privé et le professionnel. Je donne évidemment de tous petits détails mais ils sont en réalité toujours liés à ma vie professionnelle : par exemple, quand je pars en vacances (mais je ne dis pas où…) ou mon choix de nouvel emplacement de bureaux

Et donc, aujourd’hui, je me fais un peu violence mais cela me tient vraiment à cœur.

D’abord, parce qu’ils ont, tous les deux, un très beau projet : ma sœur, Déborah, travaille depuis toujours dans le domaine de la beauté, elle a ce talent de sublimer, de mettre en valeur et elle continue aujourd’hui avec ce nouveau concept. Mon beau-frère, Damien, l’a rejoint parce que cette aventure, c’est celle d’un couple avant tout et au-delà d’une famille.

Et oui, si vous allez jeter un coup d’œil sur leur site (allez y !!), vous y retrouverez un peu de l’histoire de ma famille et même des photos de mes parents (d’ailleurs, Damien, je veux les récupérer !!!).

Parce que Coco & Freddy, avant d’être ce nouveau client, ce sont mes parents. Mon père n’est plus là aujourd’hui pour voir cela mais je suis sure qu’il aurait très fier de voir sa fille et son gendre lui rendre hommage de cette manière et je ne veux pas parler pour ma mère mais je crois que cela la touche aussi beaucoup.

Donc, voilà, bienvenue à Coco & Freddy, j’espère (et je suis convaincue) que cela sera un grand succès !

On recrute chez Azria Avocats

 

Pour renforcer notre petite équipe, nous cherchons au moins deux stagiaires (en vue d’une embauche). Voici un lien pour l’annonce mais je veux rajouter quelques précisions indispensables pour pouvoir bosser au cabinet :

  •  Il est souhaitable d’avoir une bonne culture cinématographique si on veut me comprendre. Je parle souvent en citations de films et si on n’a pas vu dans le désordre : Rabbi Jacob (je sais que cela va parler à certains ici…), Réservoir Dogs, Usual Suspects, The Firm, Philadelphia, Les Goonies, etc…Vous risquez de ne rien comprendre à mes instructions !
  • La bonne humeur est exigée (c’est la base si on veut travailler à peu près sereinement), la débrouillardise est un atout non négligeable, une vraie envie d’apprendre et de se remettre en question ne gâchent rien.
  • Il faut pouvoir endurer une boss qui n’est pas souvent là (en rendez-vous client, en formation,en audience, etc…) et donc avoir une grande autonomie mais aussi supporter la boss quand elle est là (et croyez moi, ce n’est pas facile) et qu’elle parle très, très, très vite, pose un milliard de questions et vous fait tout refaire ce que vous avez passé une journée à faire (c’est énervant, je sais, mais bon, la boss est vraiment très pointilleuse…).
  • il est préférable d’avoir une vie privée : chez moi, on ne bosse pas jusqu’à 3h du matin (enfin, à part moi bien sur…) mais du coup, on n’a pas le Uber payé, ni la livraison de sushis (ceux qui ont fait des stages dans les « gros cabinets » savent de quoi je parle…).
  • il faut être CURIEUX : les clients ont des activités différentes, des questions sur tous les domaines (enfin, presque) de la vie de l’entreprise, on essaye de leur apporter des vraies réponses orientées business, pas des textes de jurisprudence au kilo…

Donc, si vous pensez remplir ces critères, n’hésitez pas à m’envoyer vos CV à l’adresse mail suivante : contact@azria-avocats.com et si vous connaissez des gens que cela peut intéresser, merci de partager !

Edit (20h40) : on me dit que le lien pour l’annonce ne fonctionne pas, en attendant de comprendre pourquoi et de résoudre, la voici :

Annonce stage

Cabinet recherche stagiaire EFB immédiatement pour une durée de 6 mois dans le cadre d’une future collaboration.

Cabinet axé sur le droit de l’entreprise auprès de TPE/PME aussi bien en Conseil (80% des dossiers) qu’en Contentieux :

  • droit commercial
  • droit des sociétés
  • droit du travail
  • Propriété intellectuelle

Le Candidat devra faire preuve part :

  • d’une très grande autonomie,
  • de rigueur et de réactivité

Dans le cadre de ce stage, vous aurez pour missions principales la réalisation de recherches, la rédaction de projets d’actes, de conclusions, de notes, de supports de formation.

L’objectif de ce stage est de proposer à terme une collaboration libérale. Un candidat immédiatement disponible pour une embauche au terme du stage sera donc privilégié.

Profil recherché : Master 2 et première expérience en cabinet d’avocats

Stage EFB de 6 mois rémunéré selon décret.

Merci d’adresser votre candidature (CV+ lettre de motivation par mail à l’adresse suivante : contact@azria-avocats.com)

Attention, histoire triste…

 

Alors, attention, ce soir pour changer, je voudrais raconter un de mes dossiers (de manière anonyme bien sur…) et ce dossier a le don soit de mettre très en colère, soit d’attrister. Donc, si ce soir, vous avez juste envie de vous détendre, ne lisez pas.

J’ai promis ce matin à une cliente que j’écrirai cet article. Je crois qu’elle me lit ici et je sais que notre entretien de ce matin l’a un peu secoué.

Mais revenons à notre histoire dont chaque détail est absolument vrai :

Chaque année, l’Ordre des Avocats de Paris organise une opération de communication dont vous avez peut-être entendu parler « la semaine des avocats et du droit ».

Cela consiste en une plate-forme téléphonique animée par des avocats qui répondent aux questions de tous ceux qui appellent (aujourd’hui, cela ressemble à cela). Pendant quelques années, j’ai essayé de participer (mais je dois avouer que cela fait un moment que je n’arrive pas à trouver le temps, pas de quoi être fière).

Donc, j’y passais quelques heures au maximum et je répondais à des questions (dans les matières que je maîtrise bien sur).

En 2007, je reçois un appel d’un monsieur C. qui me raconte brièvement son histoire : « il était chef d’entreprise, a du liquider, mais il a accumulé beaucoup de dettes et donc a mis en place un plan de surendettement. La Commission de Surendettement a validé un plan sur 5 ans où ils payaient, lui et sa femme, 300 euros par mois. Le plan est terminé mais toutes les dettes ne sont pas payées et pour solder le reste, la Commission a décidé de mettre en place un nouveau plan de remboursement sur 5 ans à 800 euros par mois ».

Alors, à ce stade, je dois donner quelques explications :

  • en principe, la Banque de France ne met pas en place de plan de surendettement pour des dettes d’origine professionnelle ;
  • A l’époque (cela a changé),ils pouvaient faire deux plans d’une durée maximum de 5 ans.
  • et surtout, un plan de surendettement, c’est l’enfer au quotidien. Vous indiquez l’ensemble de vos ressources et la Banque de France vous « autorise » les dépenses obligatoires de base (loyer, chauffage, transport, budget pour l’alimentation) mais c’est tout, le reste de vos revenus passe dans les remboursements de vos dettes. Cela veut dire que pendant 5 ans, on ne va pas chez le coiffeur, on ne mange pas une pizza entre amis, on ne part bien sur pas en vacances et on prie pour ne pas devoir aller chez le dentiste. Une vie de privations. Mais on a la chance que ce mécanisme existe et c’est déjà formidable, cela évite de se retrouver mis à la rue par des créanciers.

Et donc, vous imaginez bien que les époux C. à qui on annonce qu’ils passent de 300 euros de remboursement à 800 tombent des nues et disent qu’ils ne peuvent pas ! Tout a déjà été calculé par rapport à leurs dépenses habituelles et donc ils ne pourront pas assumer cette augmentation.

A ce stade de l’histoire, je suis toujours au téléphone avec eux, je ne les connais pas, donc je leur explique qu’il faut contester la décision de la Commission et qu’ils ont un délai très bref pour le faire, la loi a prévu ce cas, il faut saisir le juge du Tribunal d’Instance de leur ville, donc, allez voir votre avocat très vite !

Evidemment, ils me répondent qu’ils n’en ont pas, ils commencent à paniquer un peu. Je leur dis de demander autour d’eux, de se renseigner. Ils me répondent que vraiment, ils ne connaissent personne. Ils me demandent si je peux m’en occuper pour eux.

Bon, évidemment, leur dossier n’est pas tout à fait mon type de dossier habituel et je me doute qu’ils n’auront pas d’argent pour me payer mais ce n’est pas le plus embêtant (enfin, si, c’est TRES embêtant, mais ce n’est pas le pire !). En effet, dans le cadre de cette opération, les avocats s’engagent évidemment à ne pas rechercher de clients, on signe même un document pour s’en assurer.

Donc, je suis très embêtée mais ils me font un peu de peine quand même. Je vais donc me renseigner auprès du responsable, j’explique la situation, l’urgence, qu’ils ne connaissent pas d’avocat, etc… J’ai l’accord du chef et donc je dis aux clients de venir me voir le lendemain.

Et là, j’ai eu un des rendez-vous les plus éprouvants de ma vie, vraiment. Je rencontre les époux C. qui se révèlent des gens charmants, délicats mais surtout désespérés. Ils me racontent leur histoire et la voici :

« Les époux C. sont passionnés de livres, ils ont travaillé quasiment toute leur vie comme salariés mais leur rêve, c’était d’avoir leur librairie. Un jour, ils décident de passer le cap. Ils ont plus de 50 ans tous les deux et n’ont plus de boulot, c’est l’occasion. Ils passent par un expert-comptable pour les formalités et ils travaillent tant que bien que mal.

Evidemment, les librairies n’ont jamais été des commerces très rentables, mais fin des années 90, c’est l’effondrement. Ils ont du mal à s’en sortir et après quelques années doivent se résoudre à arrêter leur activité, surtout que l’expert-comptable a fait quelques erreurs dans les déclarations de TVA et ils ont donc un redressement conséquent (je ne me souviens plus du montant exact mais je dirais dans les 15.000 euros). Et à part cette erreur de TVA, l’expert-comptable avait aussi décidé de créer leur activité sous un statut d’entreprise individuelle… »

Ceux qui sont professionnels du Conseil aux entreprises sont déjà en train de s’arracher les cheveux parce qu’ils savent ce que cela implique. Les époux C. n’ont pas de société qui fait écran avec les dettes de l’activité professionnelle, et donc doivent payer toutes les dettes à titre personnel.

Et ils vont commencer à payer, sauf qu’évidemment, ils n’ont pas droit au chômage. Et ils ont tellement honte d’avoir des dettes que la seule solution qu’ils trouvent pour payer, c’est de faire appel à Cetelem et Sofinco.

Et ça y est, le piège s’est refermé sur eux. Ils ont maintenant des dettes supplémentaires mais surtout avec des taux d’intérêt à 22%, et ça va vite, très vite.

Rapidement, ils doivent des sommes énormes. Madame C. retrouve un emploi dans une librairie, à 1H30 de transport de chez elle, pour 1.200 euros par mois, à soulever des cartons de livres à près de 60 ans, mais elle y va, il faut payer. Monsieur C. lui est à la retraite et c’est ce qui va se retourner contre lui.

Quand ils saisissent la Commission de Surendettement, ils ont donc des revenus : 1.200 euros pour elle et 1.800 euros de retraite pour lui. Cela veut dire qu’ils peuvent rembourser !

S’ils n’avaient eu aucun revenu, la Commission aurait considéré que leur situation était irrémédiablement compromise et leurs dettes auraient été purement et simplement effacées (c’est désespérant, je sais !).

Et donc, pendant 5 ans, ils paient, c’est dur, mais ils paient.

Et donc, quand on leur dit, qu’il faut 5 ans de plus (les 5 premières années n’avaient pas permis de tout solder), ils sont d’accord mais à 300 euros, pas 800…

Dans le bureau, quand ils m’ont raconté tout cela, Monsieur C. m’a regardé dans les yeux et m’a dit « je vous jure, on n’en peut plus, parfois, ma femme et moi, on pense à en finir, juste pour que ça s’arrête… » et je vous assure que je l’ai cru, que je me suis dit qu’un jour, les époux C. pourraient faire l’objet de deux petites lignes dans un journal local « un couple se suicide à cause de leurs dettes ».

On a donc fait ensemble une première procédure devant le Tribunal d’instance d’une petite ville de banlieue parisienne. Et j’ai plaidé pour eux en expliquant (encore une fois, tout est vrai, ce sont des détails que je n’oublierais jamais) :

  • qu’ils avaient 3 enfants, deux adultes qui avaient quitté la maison, mais une de 19 ans, étudiante, qu’ils aimeraient avoir le droit de la nourrir (et oui, il faut justifier le budget alimentation, par personne, et par jour, je demandais pour un glorieux 6 euros) ;
  • qu’ils avaient un appartement de location à 700 euros par mois qu’ils voulaient conserver parce que Monsieur C. avait sa maman (de plus de 90 ans et invalide) qui habitait juste à côté et qu’il voulait passer la voir tous les jours.
  • Qu’ils n’avaient aucun bien, aucunes économies bien sur, juste leur retraite et le salaire de Madame.

Et vous croyez peut-être qu’à ce stade, je vais vous dire que j’ai été tellement brillante que j’ai gagné et que les époux C. ont été sauvés, mais non…

La juge m’a dit droit dans les yeux qu’ils n’avaient qu’à trouver un logement moins cher. J’ai eu beau m’époumonner en disant « moins cher que 700 euros ??? en banlieue parisienne ?? et sa mère, on la déménage aussi ?? ». Mais, échec total, elle a validé le plan.

Les époux C. étaient désespérés mais je les ai convaincus de faire appel, ce qu’on a fait.

Petit détail technique, pendant la procédure d’appel (de 18 mois environ), ils devaient payer les 800 euros. Je leur ai dit de ne pas le faire et de m’envoyer les courriers d’huissier qui allaient arriver et de s’accrocher. Et ils l’ont fait.

En attendant l’appel, j’ai lancé une autre procédure, plutôt rare, qui s’appelle un « référé Premier Président ». qui permet de stopper les effets d’une décision en attendant l’appel si les conséquences sont trop lourdes pour la partie qui a perdu.

J’ai donc tenté et j’ai plaidé de nouveau. Là aussi, je m’en rappellerai toute ma vie, c’était la veille d’un 14 juillet, il faisait une chaleur épouvantable au Palais, le juge était fatigué, excédé, il voulait partir en week-end et il avait trop chaud (il l’a dit devant mes clients qui n’en revenaient pas…) et donc, nous avons de nouveau perdu. Après la décision, Madame C. a fait un malaise dans la salle d’audience et j’ai bien cru qu’on ne s’en sortirait jamais.

Croyez moi quand je vous dis que je n’en menais pas large mais une fois de plus, ils se sont accrochés.

Et nous nous sommes retrouvés, quelques mois après, pour notre appel. Et là, enfin, la chance a tourné. Nous sommes tombés sur une Juge formidable qui nous a écoutés, qui a lu les pièces, qui m’a dit « mais enfin, c’est du Zola votre dossier ! » et oui, c’était du Zola, du Zola des temps modernes, mais du Zola quand même.

Et les époux C. ont enfin gagné. La juge a confirmé que leur plan de surendettement serait de 300 euros par mois et que le reste de leurs dettes serait effacé purement et simplement. Cela voulait dire que pendant 10 ans, ils auront fait attention à chaque centime mais pour eux, c’était essentiel de payer leurs dettes (quand je vous dis que les époux C. sont des gens bien, vraiment).

Alors, pourquoi cette histoire ? Pourquoi aujourd’hui ? Parce que ce matin, j’ai rencontré une cliente que je n’avais pas vu depuis quelques années et qui a beaucoup de difficultés avec sa société (elle s’est portée caution en plus), que je lui ai dit que les semaines à venir allaient être dures, que parfois, elle m’en voudrait parce que j’allais peut-être la forcer à prendre des décisions difficiles, mais qu’on allait se battre pour qu’elle s’en sorte, et sans dettes en plus. Et je lui ai dit que ce soir, je parlerai des époux C., des clients qui n’ont pas eu beaucoup de chance, qui se sont battus longtemps et qui s’en sont sortis, même si c’était avec beaucoup de larmes. Et qu’elle s’en sortirait aussi…

 

P.S : Si vous vous demandez ce qu’ils sont devenus, les époux C. sont maintenant tous les deux à la retraite, ils ont fini de payer, ils sont grand-parents et heureux et chaque année, je guette la petite carte de vœux à Noël qu’ils m’envoient.