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Cela fait des semaines (que dis-je des mois !) que je retourne cet article dans ma tête. Je me demandais ce que j’expliquerai, et comment dire les choses sans que cela soit mal interprété.

Mais voilà, aujourd’hui, je me lance. Je réalise que peut-être d’ailleurs, cet article sera le premier d’une série me permettant d’expliquer où j’en suis avec mon cabinet. Mais au moment où j’écris ces mots, je ne sais pas encore tout à fait quel niveau de détails donner. Alors, allons y !

Si vous me lisez, c’est peut-être parce que vous me lisiez déjà l’année dernière. Donc, vous savez aussi sans doute que j’ai arrêté mes articles en octobre dernier, près de 8 mois de silence. D’ailleurs, j’ai même fermé mon premier compte Facebook et j’avais aussi mis en maintenance mon site (il est de nouveau en ligne d’ailleurs mais tous les petits détails ne sont pas encore réglés ! J’ai renoncé à ce que tout soit parfait, ceux qui me connaissent un peu savent que cela pourrait me prendre encore quelques années..).

Donc, je vais essayer de répondre à la question que l’on m’a posée pendant ces quelques mois :« Sandra, pourquoi n’écrivez vous plus d’articles ? ».

Alors, cette question m’a fait vraiment très plaisir pendant ces longs mois de silence. Parce que cela m’a permis de réaliser que certaines personnes me lisaient vraiment !! et pire, pour certains, ils appréciaient ce qu’ils lisaient ! J’avoue qu’au début, je me disais « oh, c’est gentil, elle essaie de me faire plaisir », parce que pour être tout à fait honnête, je ne voyais pas un grand intérêt à mes articles.

Quand j’ai commencé à communiquer sur le net, j’avais de grandes ambitions. Je voulais expliquer le droit à des chefs d’entreprise, leur donner des conseils pour protéger leur activité, développer leur business, etc.. et donc, j’avais préparé une longue liste d’articles de vulgarisation et bien sur (je l’avais même dit à May !), j’allais écrire entre 2 à 3 PAR SEMAINE. Cette blague…

Parce que oui, j’ai réalisé qu’écrire des articles de droit, ça prend du temps et même un temps fou !! et que précisément, le temps, c’est ce que j’ai de plus précieux (j’en parlerai plus en détails bientôt, promis !).

Et donc, évidemment, dans mes priorités, c’est toujours et d’abord, les dossiers de mes clients ! Sauf que appelez cela des problèmes de riche (je ne me plains pas attention !! j’adore avoir ce genre de problèmes !), mais j’ai la chance d’avoir régulièrement des dossiers.

Et donc, forcément, le temps me manquait. Je me disais systématiquement « j’écrirai un petit article ce soir pour me détendre entre 21h et 22h » (bon, ok, là aussi, vous pouvez hurler « cette blague !! »  parce que je ne sais pas pour vous mais moi, le soir, à 21h, après une journée de boulot et le quotidien de la famille/maison, je n’ai qu’une envie : me poser devant Netflix (je sais que nous sommes nombreux ici à considérer que Netflix est notre nouveau meilleur ami et c’est tellement vrai et un peu triste aussi…) et surtout, surtout, surtout, ne pas réfléchir, ne pas faire de recherches juridiques, ne pas écrire, juste me détendre. Donc, voilà, comment un jour, je me suis mis à écrire mes petits articles « légers », ceux qui sont faciles à écrire, ceux où j’ai simplement commencé à raconter ma vie d’avocat. Et ceux là étaient un plaisir pour moi et certaines personnes ont commencé à me répondre et à commenter.

Et c’est précisément à ce moment là que les choses sont devenues compliquées, parce que parfois, c’était des gens que je ne connaissais pas. Je pouvais comprendre que des membres de ma famille, des confrères, des amis likent mes articles, mais des inconnus ?? Pourquoi ??

Et c’est maintenant que je dois être brutalement honnête envers moi-même : je ne comprenais pas ces réactions positives. Je les trouvais même exagérées ! Je me disais « mais pourquoi ces gens sont si sympas avec moi ? mon article n’a aucun réel intérêt ! ».

Et la gêne a pris la place de l’étonnement, puis ensuite la culpabilité. Je voyais passer des articles juridiques de grande qualité qui n’avaient aucun retour et les péripéties de mon quotidien me valaient plein de commentaires. J’avais même des évaluations positives du cabinet de personnes qui ne m’avaient jamais confié le moindre dossier ! Et un jour où la culpabilité a été trop forte, j’ai supprimé mon compte Facebook (bon, alors, entre nous, ça c’était complètement idiot, j’ai perdu ma page Entreprise et donc une super visibilité après avoir compris que la note 5 étoiles n’était pas forcément pour mon cabinet mais plus pour la page elle-mêle..).

Enfin, bref, après cela, j’ai pris le temps de réfléchir longuement, en me disant que la communication sur les réseaux sociaux n’était vraiment pas pour moi. Après quelques mois, j’ai commencé à en parler autour de moi, à May bien sur qui me rassurait à chaque fois, et un jour, j’ai discuté avec un confrère. Nous ne nous étions jamais rencontrés mais on se suivait respectivement sur nos pages Facebook et un jour, on a pris un café (pour parler de nos cabinets respectifs).

Or, ce confrère est quelqu’un que je respecte profondément, d’abord, c’est un professionnel brillant, extrêmement cultivé (sur sa page Facebook, que des liens vers des articles scientifiques ou littéraires, enfin, vous voyez un peu le genre ?). et à un moment donné, nous parlons de mes articles, je ricane doucement en lui disant « nan, mais j’ai arrêté, hein, c’était un peu ridicule mes articles, je sais hein !! » et là, ce monsieur éminemment sérieux me regarde et me dit « mais Sandra, ils étaient supers tes articles, ils étaient légers, marrants et ça fait du bien parfois de se détendre 5 minutes en lisant quelque chose de sincère ». Et là, BAM ! J’ai réalisé que si lui pouvait y trouver un intérêt quelconque, alors, peut-être qu’effectivement, ces likes ou commentaires voulaient dire la même chose. (Bon, si je suis honnête, je me suis dit aussi pendant 10 secondes « nan, mais lui aussi, il est sympa, c’est comme May, je suis entourée de gens sympas qui ne me diront jamais la vérité pour ne pas me blesser !).

Mais, au bout du compte, après y avoir longtemps (vraiment longtemps) réfléchi, je me suis dit «  et puis quoi ? qu’est ce que c’est que cet orgueil mal placé ?? tu n’assumes pas tes articles légers ? et quoi, il faudrait que les gens aient en plus des bonnes raisons de commenter ou de liker ??? ».

Et voilà, comment j’ai décidé de reprendre mes articles, en me disant tout simplement « tant pis, ces articles, ils me ressemblent, c’est mon quotidien d’avocat et tant mieux si ça fait marrer 10 secondes quelques personnes, tant pis si d’autres trouvent que c’est nullissime ».

Et évidemment j’ai créé une deuxième page Facebook  (bon, j’ai quand même mis quelques nouvelles règles, je n’accepte que des gens que je connais vraiment, je résiste à la tentation du like en masse !!!). Pour ceux qui préfèrent, je suis toujours sur Instagram et Twitter.

Je vais donc reprendre mes articles et notamment, bientôt, un petit point sur le positionnement du cabinet (les choses bougent !). Donc, si cela vous a fait sourire, rire, ou même réfléchir (je ne vois pas bien à quoi mais on ne sait jamais..), vous pouvez liker, je promets de ne pas mal le prendre !

 

 

 

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Donna

Personnellement cela me fait très plaisir de vous lire de nouveau ne lâchez pas !

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Pierrette

Je comprends tout ce que tu dis. Les gens aiment entendre « des histoires ». Les marketeurs appellent ça le story telling et les publicitaires nous regalent de jolies histoires (surtout Intermarché d’ailleurs ). Perso, j’aime tes articles parce que c’est toi et que je te connais. C’est aussi une façon d’avoir de tew nouvelles… Mais, j’aii du mal avec la vie de ceux que je ne connais pas… donc je comprends ce que tu dis!

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Sandra Azria

Merci Pierrette ! Effectivement, c’est aussi ce que m’expliquait May, qu’en fait, selon elle, mes articles me donnaient un côté humain (enfin, je suis très humaine hein !! mais tu vois ce que je veux dire). Mais oui, les commentaires d’inconnus me semblaient « étranges », je cherchais toujours le pourquoi ? Bref, je n’étais pas à l’aise, d’où ma nouvelle page FB, avec uniquement des contacts IRL (même si cela reste une page pour communiquer en pro). Et moi aussi, je veux bien des nouvelles (je suis ton jardin sur Instagram !!). bises

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Eva Chekroun

Bravo! Je vous ai connu par le biais de l’un de vos articles, qui m’a fait rire, sourire et surtout donné foi en l’avenir de la profession que j’allais débuter. Vous êtes exactement l’avocate/la personne (même si je vous connais peu) que j’aspire à être dans quelques années! Alors continuez, faites moi rêver pour me permettre de tenir jusqu’à la… ?

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Sandra Azria

Alors, ce commentaire là restera sans doute dans mon TOP 3 (en même temps, je me demande s’il n’arrive pas en N°1 !!!). Merci, très chère Eva, merci infiniment. Vos mots me touchent. Au début, je me suis dit « what ? un modèle ?? MOI ?? j’ai un tout petit cabinet, je ne passe pas au 20h, je travaille de façon artisanale ! » mais après réflexion, je crois savoir à quoi vous pensez, parce qu’effectivement, nous nous connaissons peu (mais grâce à ces articles, j’aurais eu le plaisir de vous rencontrer) mais nous partageons à la fois la passion de ce métier mais avec une volonté de le pratiquer en étant conforme à nos valeurs, nos engagements. Et croyez moi, je n’ai absolument aucun doute sur le fait que vous deviendrez exactement celle que vous voulez être, celle que vous êtes déjà. Et oui, s’il vous plait, tenez bon !! je sais que les premières années sont dures, mais cela vaut le coup, vous verrez !!!

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Francis

Félicitations (pour les choses qui bougent).
Vos articles sont toujours aussi rafraîchissants.

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